Des employeurs engagés auprès des étudiants

Publié le 22 février 2022 par Davide Buscemi

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Davide Buscemi

Journaliste | dbuscemi@medialo.ca

Le Carrefour Jeunesse Emploi de l'Outaouais a lancé le mouvement « Employeurs engagés pour la réussite éducative », une initiative interrégionale qui met en lumière le rôle essentiel des employeurs dans un parcours scolaire accompli.

« La réussite éducative, c’est l’affaire de tous : employeurs, parents, enseignants, élèves », rappelle le Carrefour Jeunesse Emploi de l’Outaouais (CJEO). C’est dans cette optique que cette nouvelle campagne bat le rappel.

Elle va différer un peu de la campagne précédente. Auparavant, l’accent était mis sur la lutte contre le décrochage scolaire. Cette fois-ci, l’habillage diffère, mais le but demeure identique, car on favorise la conciliation études-travail (CET) déjà présente dans le projet 6-9-15 qui procédait de la même volonté : concilier apprentissage et travail. Ce qui était préconisé : un maximum de 6 heures travaillées entre le lundi et le jeudi ; terminer à 9 heures du soir ; travailler 15 heures maximum par semaine durant l’année scolaire.

Sophie Miron, cheffe d’équipe au CJEO, confirme la visée : « Depuis plusieurs années, on fait la promotion du CET. Aujourd’hui, on a cette image de marque : “Employeurs engagés pour la réussite éducative”. Le 6-9-15 fonctionnait bien, mais on voulait un nom plus accrocheur. À la différence des plans précédents, avec Employeurs engagés on ne signe pas d’entente avec l’employeur. On cherche avant toute chose à partager des valeurs. »

Il y a plusieurs façons que les employeurs peuvent jouer un rôle auprès des jeunes travailleurs. « Il peut s’adapter à l’agenda de l’étudiant en faisant preuve de flexibilité dans ses horaires. Par exemple, pendant les périodes d’examens. Il peut embaucher plus de personnels à temps partiel pour éviter des horaires surchargés », détaille-t-elle.

« Cela s’adresse à tout le monde. Peu importe le domaine d’études ou l’âge du candidat même si on gère surtout les 16-35 ans. On veut permettre et encourager le CET », assure Mme Miron.

Cette implication sera mise en lumière par le CJEO. « Sur le site de Carrefour Emploi Outaouais, on aura une liste mise à jour comportant les employeurs qui adhèrent à nos objectifs. Un chercheur d’emploi pourra se baser sur cette liste pour trouver un emploi », enchaîne-t-elle.

La pandémie a-t-elle influé? « Ce n’est pas la COVID qui nous a poussés à créer cette initiative, mais le besoin s’est fait sentir d’une manière plus urgente que jamais », admet Sophie Miron.

Dans l’historique de ces « Employeurs engagés », il y a les Instances régionales de concertation sur la persévérance scolaire et la réussite éducative pour contrer le décrochage scolaire. Cela a accru les taux de diplomation et de qualification. La plateforme Internet Carto Jeunes, citée par Table Éducation Outaouais, indique qu’entre 2002 et 2012, les taux de diplomation et de qualification ont augmenté dans toutes les MRC.

Pour celle de Papineau, c’est passé de 63,2 à 74,0% tandis que le taux de décrochage scolaire, entre 2009 et 2019 pour cette même MRC, a baissé de 23,1 à 20,6%. Pour l’Outaouais, il en va de même : de 23,8 à 18,6%. C’est un peu supérieur à la moyenne québécoise.

Malgré tout, les chiffres du décrochage scolaire présentent de grandes disparités outaouaises selon le sexe et le lieu de vie. En 2019, dans la Vallée-de-la-Gatineau (qui possède les pires statistiques en la matière), il y avait 42% de garçons décrocheurs contre 25% dans la MRC de Papineau, chiffre assez proche de la moyenne régionale.

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