Dépôt du rapport du Comité québécois sur le développement du hockey
Retrouver le plaisir de jouer au hockey
Le Comité québécois sur le développement du hockey mis sur pied l’automne dernier par le gouvernement du Québec vient de déposer un rapport qui propose une série d’orientations, de recommandations et de pistes d’action destinées à atteindre trois cibles : redonner envie de jouer au hockey à un plus grand nombre de garçons et de filles, les stimuler afin de les garder intéressés et impliqués encore plus longtemps et leur offrir un environnement optimal adapté à leur développement et à leur sécurité.
« Le hockey dans nos mœurs est véritablement notre sport national », a affirmé le président du comité, Marc Denis. En effet, quoi de plus amusant et de bien de chez nous que de se retrouver entre amis et passer un samedi après-midi à improviser une joute de hockey alors que personne ne tient de statistiques, ni de pointage, comme cela se fait à l’occasion sur nos patinoires de quartier? Quelques éléments de cette anecdote font partie des 9 grandes orientations et des 60 recommandations et des 190 pistes d’action contenues dans ce rapport.
Remettre à l’avant-plan le plaisir de pratiquer notre sport national est au cœur de ce rapport, a-t-il insisté. Il estime que la spécialisation au sein d’une équipe quant à une position ou à un rôle offensif ou défensif ne survient généralement qu’à l’adolescence. Il demeure ainsi important de recentrer les attentes des parents et des instructeurs quant aux jeunes joueurs et de s’assurer avant tout que les jeunes puissent éprouver du plaisir.
Commentant cet aspect du rapport, Vincent Britt-Guy, président de l’Association de hockey mineur La Lièvre de Gatineau, abonde dans le même sens. « C’est une bonne idée de favoriser le plaisir de jouer plutôt que la compétition chez les moins de 13 ans », déclare-t-il, expliquant que le talent autant chez un garçon que chez une fille ressort après l’âge de 13 ans. « C’est que tous n’ont pas commencé à jouer et à patiner aux mêmes âges », précise-t-il.
Même son de cloche du côté de Frédérick Bigras, président de l’Association de hockey mineur de la Petite-Nation. « Dans une catégorie comme le M13 PeeWee, il se trouve un déséquilibre non seulement à l’intérieur de la ligue, mais aussi au sein même d’une seule équipe », affirme-t-il en précisant que dans un milieu comme celui de la Petite-Nation, où il n’y a pas assez d’inscriptions pour former plusieurs équipes, il y a des différences de calibres du fait que les jeunes n’ont pas tous commencé à jouer en même temps. Certains joueurs qui se retrouvent dans le même club peuvent avoir plusieurs années d’expérience et sont de calibre A, alors que d’autres en sont à leur première année.
Parmi d’autres éléments prioritaires du rapport, on retrouve celui d’inclure des cours de patin dans le cadre du cursus scolaire élémentaire. Appelé à commenter ce point précis, le Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées préfère attendre de recevoir l’orientation du ministère de l’Éducation quant à cette recommandation avant d’émettre ses commentaires.
En plus de favoriser l’apprentissage du patin, le rapport veut aussi assurer l’accessibilité au sport, notamment en améliorant les infrastructures comme les patinoires extérieures. Il s’agit aussi d’augmenter les ressources consacrées au hockey féminin.
À ce titre, sans se prononcer sur la dimension scolaire de la recommandation, Vincent Britt-Guy est d’avis que de s’initier au patin en bas âge est une bonne idée. Il explique que ça ne peut qu’être bénéfique non seulement pour le hockey, mais aussi pour des disciplines comme le patinage artistique, le patinage de vitesse et la ringuette.
Pour Frédérick Bigras, il s’agit aussi d’une bonne chose, dans la mesure où des bénévoles seraient impliqués et qu’ils viendraient appuyer l’enseignant qui verrait une tâche supplémentaire rajoutée à sa charge de travail.
Poursuivant sur la question de l’accessibilité, M. Bigras espère que des solutions seront mises de l’avant quant aux horaires des arénas et des centres sportifs afin de dégager des disponibilités pour les temps de glace. Dans les centres urbains, c’est un défi important puisque la demande dépasse l’offre. Cet enjeu est moins problématique en région, notamment dans la Petite-Nation où des temps de glace sont disponibles.
L’autre aspect qui est soulevé par Frédérick Bigras concerne l’aspect financier. Jouer au hockey peut s’avérer une lourde charge pour des parents. « Il n’est pas rare de voir un très bon jeune joueur évoluer sur une patinoire extérieure et apprendre qu’il n’est pas inscrit », constate-t-il. Il nous explique que parfois, au sein d’une famille de plusieurs enfants, un seul puisse jouer au niveau du hockey organisé. Dans de tels cas, le soutien de la communauté peut suppléer par une contribution qui permet à un jeune dont les parents ne sont pas en moyen de couvrir les frais d’inscription.
De son côté, la ministre Isabelle Charest a tenu à préciser que le hockey québécois est sur le point de changer et d’évoluer pour le mieux. Il s’agissait d’agir rapidement alors que l’on constatait une baisse dans les niveaux d’inscription. Celle-ci était plus marquée au Québec que dans le reste du Canada, notamment du côté du hockey féminin. On était témoin d’un décrochage chez les jeunes joueurs. De plus, une baisse généralisée de l’intérêt pour le hockey se note au sein de la population. C’est toute la structure organisationnelle autour du hockey qui s’effritait, ce qui rendait la concertation de la communauté et la mobilisation plus ardues.
Le rapport a su inclure les voix et les aspirations des premiers peuples, des filles et des nouveaux arrivants. On a aussi tenu à émettre des recommandations afin que l’environnement dans lequel évoluent les jeunes soit le plus sécuritaire possible. Ainsi, Vincent Britt-Guy a tenu à exprimer sa satisfaction à ce sujet. C’est que la dernière année a été le théâtre de quelques gestes disgracieux à caractères homophobes et racistes. Certains médias ont rapporté que des joueurs ont été l’objet d’intimidation et certains ont tout simplement quitté leur équipe respective. « C’est vraiment déplorable, il faut enrayer ces comportements », clame Vincent Britt-Guy. Le hockey étant un sport d’équipe, il doit absolument constituer un lieu d’éducation et d’apprentissage sur les manières de se comporter en société. M. Britt-Guy est d’avis qu’il faut veiller à prévenir de tels comportements qui n’ont leur place ni en équipe, ni dans l’espace public.
Lors de leur point de presse, tant Marc Denis que la ministre Charest ont bien fait savoir que le rapport n’était pas destiné à être tabletté. De plus, de nombreux éléments de ce rapport s’appliquent à d’autres disciplines sportives en plus du hockey. Il y a un engagement ferme de la part de la ministre à y donner suite, rapidement, insiste-t-elle.
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