Plus de filles cyclistes et moins de décrochage sportif
La Fédération québécoise des sports cyclistes a lancé, la semaine dernière, le programme «Cyclisme 100% féminin» composé d’une série d’initiatives pour lutter contre le décrochage sportif des adolescentes.
Profitant de la journée internationale des droits de la femme, la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) entend davantage s’ancrer dans le peloton de l’inclusion. Changement de braquet. C’est ce que confirme le directeur général de la FQSC, Louis Barbeau : « L’inclusion fait partie des valeurs importantes de notre fédération. » D’où le programme «Cyclisme 100% féminin» qui se divisera en trois champs d’action :
- Des camps où des aspirantes pourront rouler avec des ambassadrices qui partageront leur expérience, leurs connaissances et les aideront à s’accrocher et à leur faire comprendre que le sport est un allié pour la vie de tous les jours.
- Une vingtaine de capsules d’information avec lesdites ambassadrices, des femmes entraîneurs, des commissaires (arbitres du cyclisme) et des dirigeantes de club. Les capsules seront diffusées sur le site de la FQSC, sur les réseaux sociaux et YouTube.
- Le programme « Embarquez ! » dispensé par des instructeurs (avec formation appropriée). C’est une initiation au vélo inclusive destinée aux enfants, filles et garçons.
Ces camps se dérouleront à Pointe-du-Lac, Québec, Montréal, Bromont. L’Outaouais aura droit à son étape : le 5 juin à Gatineau. Ce sera du cyclisme sur route avec la Gatinoise Karol-Ann Canuel qui a roulé sa bosse. Une référence dans son domaine : trois fois championne du monde de contre-la-montre par équipe, entre autres distinctions. Professionnelle à plein temps, elle a pris sa retraite après les Jeux olympiques de Tokyo, l’an passé.
Il y avait urgence et nécessité d’instaurer ce programme comme l’a démontré l’enquête Le signal de ralliement menée en 2020 par l’organisation « Femmes et sport au Canada » auprès des adolescentes canadiennes. Parmi les filles qui pratiquent un sport, une sur trois abandonne à la fin de l’adolescence. Phénomène aggravé sous l’ère covidienne. Le taux d’abandon (16-18 ans) n’est que d’un sur dix chez les garçons. Et pour avoir un aperçu global du problème, rajoutons que 62 % des filles ne pratiquent aucun sport.
Le coordonnateur aux communications de la FQSC, Carl Vaillancourt, avance la thèse que ce décrochage sportif découle des enjeux relatifs à l’adolescence, des distractions, mais également de la difficulté à concilier sport et études, des problèmes qui affectent plus les filles.
Toutefois, M. Vaillancourt avance que le cyclisme canadien est en forte progression et que les athlètes féminines, comparativement au passé, trouvent plus facilement des contrats en Europe, dans la roue de Karol-Ann Canuel qui a « pavé la voie », ajoute-t-il.
Si la pandémie a accru la quantité de décrochages sportifs, le cyclisme, quoique sa pratique soit limitée au Québec, climat oblige, jouit de l’atout du plein air. « Concernant le nombre de nos membres, on a enregistré, en 2021, le deuxième meilleur total depuis la naissance de la FQSC, avec 9000 unités. Cette année, on s’attend à un record. »
Grâce à ce programme, le cyclisme féminin entend remonter la pente qui mène à l’équité et engendrer, ainsi, un nouveau cycle de passionnées de bicyclette, surnommée la « petite reine. »
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