Événements estivaux
Papineauville accueillera deux festivals de musique électronique cet été
Le 24 avril dernier, sur sa page Facebook, Montebello Rock publiait une liste « nostalgique » de 150 groupes qui y furent programmés avant la faillite. Les festivals destinés aux jeunes ne sont pas légion en Petite Nation. Difficile d’émerger et de perdurer économiquement. Les 9 et 10 juin, se tiendra à Papineauville le festival Délirium sur le dubstep, un sous-genre de musique électronique. Du 27 au 30 juillet, au même endroit, ce sera l’éclosion de Midnight Forever, un festival ambitieux avec une vision élargie de la musique électronique.
L’argent est le nerf de la guerre, dit-on communément a fortiori pour un événement culturel que l’on crée avec pas ou peu d’aides. « Je ne sais pas pourquoi on est les seuls à organiser un festival musical pour les jeunes dans Petite-Nation, mais ça coûte cher (50 000$). Il faut trouver un terrain disponible. Moi, je suis chanceux : j’en possède un. C’est aussi une clientèle restreinte (style électronique) », explique le cofondateur de Délirium Gabriel Paquette.
Les frais précités sont le fruit d’un autofinancement (M. Paquette et deux autres cofondateurs). Sans commanditaires. « À date, on est dans le déficit, mais on voit sur le long terme », concède cet Avellinois.
Délirium reçoit comme invités des DJ et non des bands. Ces manieurs de platines seront plus d’une quarantaine, dont dix internationaux. Délirium leur paie un cachet, le logement et le transport (sauf l’avion). La première année, les festivaliers étaient 230 ; l’an passé, 330.
La particularité de ces deux festivals, outre le fait de se dérouler sur le même terrain appartenant à Gabriel Paquette, propriétaire et éleveur de vaches dans la vingtaine, est d’inclure un hébergement avec un emplacement pour du camping. « Des festivals avec camping sur site, il n’y en a pas d’autres. Mais il y a de plus gros festivals comme ÎleSoniq (Montréal), Escapade (Ottawa). Ça joue le même genre de musique, mais ça n’est pas la même ambiance ». Les artistes internationaux Megalodon et LAXX figurent sur la programmation.
Trouver un terrain : mission ardue
Originaire de Thurso, Jérémy Beaulne, 25 ans, responsable de l’expérience client chez Audioform (Ottawa) et notamment pour le festival Midnight Forever, fournit quelques détails nourris de son vécu dans l’événementiel.
Midnight Forever (27 et 30 juillet) comme les autres événements gérés par Audioform fait la part belle à la musique électronique généraliste. Cela touche un public plus grand. Du fait, les ambitions sont à l’avenant. Midnight Forever coûtera 500 000$. Les investissements sont des fonds privés. Tous les frais sont couverts, les billets d’avion des artistes y compris. Les artistes internationaux BAAUER et Bijou sont les têtes d’affiche.
Comme dit précédemment, l’emplacement est un enjeu majeur.
« Ce qui est difficile c’est la localisation. Très souvent, les municipalités mettent des bâtons dans les roues, car ils ne veulent pas de musique après 23h », confie M. Beaulne.
La cohabitation avec la population locale : autre mission délicate
La moyenne d’âge des visiteurs est bien plus basse que la moyenne d’âge des résidents des municipalités environnantes. « Les villes accordent des permis au regard du nombre de visiteurs, les horaires des représentations. Ensuite, il convient de respecter un certain niveau de volume. S’il y a des plaintes, il faut s’adapter. L’intérêt du terrain papineauvillois où l’on sera c’est d’être en plein cœur d’une vallée. Les montagnes aux alentours font en sorte que le son monte vers le ciel plutôt que se propager autour », décrypte Jérémy Beaulne.