« N’importe qui peut avoir n’importe quoi dans ses poches » : un avocat réclame des arches de sécurité au palais de justice de Gatineau
L’agression survenue le 9 janvier au palais de justice de Longueuil a marqué les esprits notamment en Outaouais. Une action commune réclame plus de constables spéciaux et des arches de sécurité qui pourraient filtrer tout objet métallique (armes à feu, couteaux, etc.).
Cet élan commun se cristallise à travers une lettre appuyée par plusieurs signataires et adressée au premier ministre, François Legault, et aux ministres de la Justice, Simon Jolin-Barrette, et de la Sécurité publique, François Bonnardel.
Parmi les signataires se trouve le président de l’Association des avocats de la défense de l’Outaouais, Jean-François Benoit, qui souligne l’ancienneté des besoins humains et matériels à Gatineau. « Je ne peux pas dire depuis quand Certaines salles de notre palais de justice évoluent à découvert : elles ne sont pas surveillées par des constables spéciaux. C’est une réalité. C’est l’une des demandes historiques », déplore-t-il.
Me Benoit espère que Québec agira cette fois-ci après les nombreuses fins de non-recevoir ponctuant les requêtes passées.
Une disposition particulière
À Gatineau, les particularités intrinsèques semblent requérir un accroissement de la sécurité. « Les trois premiers étages sont réservés au palais de justice, mais les étages du dessus sont utilisés par différents services gouvernementaux du provincial. Ça se situe dans l’édifice Jos Montferrand auquel accèdent des personnes de toute sorte et pas nécessairement pour aller au palais de justice », explique-t-il.
La raison pour laquelle les arches ne seraient pas installées, « c’est qu’il faudrait, en réalité, contrôler toute personne rentrant dans l’édifice », poursuit-il. C’est l’une des réponses qui lui a été fournie.
Le bâtiment en question ne comporte que deux portes d’accès. Autre enjeu : les escaliers de secours sont partagés par tous les étages a contrario des ascenseurs du palais de justice séparés des ascenseurs des services gouvernementaux. « Donc, les gens qui vont aux services gouvernementaux peuvent avoir accès au palais de justice par les escaliers », observe-t-il.
En outre, la configuration ne permet pas aux juges de posséder un accès sécurisé. Ils parviennent à destination de la même manière que les citoyens : par les ascenseurs ou les escaliers.
Dans toute la province, il n’y aurait que « le palais de justice de Montréal et la Cour de Québec qui [seraient] protégés par des arches de sécurité », indique Jean-François Benoit.
Le palais de justice : convergence de tensions, de conflits
Les problèmes récurrents ont déjà fait l’objet de requêtes pour plus de sécurité dans les palais de justice. Il s’agit de la protection des acteurs du système judiciaire, mais également des protagonistes qui s’opposent voire s’affrontent au détour d’un litige ou de différends familiaux qui, souvent, véhiculent une grosse charge émotionnelle. Entre les diverses parties, il y a un long historique conflictuel parfois même une interdiction de contact.
De prime abord, l’on pourrait penser que les éléments les plus perturbateurs voire les plus dangereux sont ceux des dossiers criminels et uniquement ceux-là. « C’est un raccourci trompeur. Ce qui est dangereux c’est l’impulsivité, la charge émotive, l’impression de tout perdre. Il y a aussi la santé mentale au palais de justice… C’est un lieu de convergence qui doit rester ouvert au public, mais où toutes les réalités se rencontrent », témoigne Me Benoit.
Se greffe à cette particularité l’espace confiné qu’incarne un tribunal. L’exiguïté de l’endroit rend ardue la tâche du constable. Du reste, à l’hiver 2018, à Maniwaki, un jeune détenu s’empara du bâton télescopique du constable, lequel fit usage de son arme.
Cette action collégiale est portée par les procureurs aux poursuites criminelles et pénales, les avocats de la défense et de l’aide juridique, les avocats de l’État québécois, les constables spéciaux, les interprètes et traducteurs et les membres du personnel de soutien et des professionnels du Gouvernement du Québec.
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