Saint-Émile-de-Suffolk
Une mère accuse la SQ d’avoir jeté un bout du crâne de son fils décédé
Une mère endeuillée, Nathaly Rivard, a intenté un recours en justice contre un sergent de la Sûreté du Québec le 21 septembre 2023, accusant le policier d’avoir « jeté » dans les bois un bout du crâne de son fils décédé dans un accident de la route en octobre 2021.
Dans sa demande introductive d’instance en Cour supérieure, Mme Rivard expose sa version des faits et réclame 135 000 $ en dommage pécuniaire et 25 000 $ pour dommage punitif.
Pour comprendre l’affaire en cours, il faut remonter au 8 octobre 2021, date à laquelle le fils de Nathaly Rivard, Thommy Whissell, 14 ans, est décédé dans un accident de la route à Saint-Émile-de-Suffolk. Le jeune homme avait perdu le contrôle de sa moto sur la route 323, avant d’être happé par un camion-remorque et d’être trainé sur une longue distance. Il avait ensuite été frappé de nouveau par un deuxième camion-remorque.
Scène d’accident
L’avocate de la plaignante, Virginie Dufresne-Lemire, explique qu’à la suite de cette tragédie, deux agents de la Sûreté du Québec sont venus annoncer le décès à sa mère. Lorsque cette dernière s’est rendue sur place pour se recueillir, elle indique avoir constaté que la scène n’aurait pas été nettoyée par les policiers.
« Il y avait une trace de sang au sol de plus de vingt pieds, des effets personnels de son fils y compris la visière de son casque brisé en plusieurs morceaux, contrairement à ce qu’avaient annoncé précédemment les policiers », affirme l’avocate de Mme Rivard.
En effet, selon les informations indiquées dans la demande introductive, les deux agents de la Sûreté du Québec auraient mentionné à la plaignante que selon eux, la victime ne portait pas de casque puisqu’ils n’en auraient retrouvé aucune trace sur les lieux.
Quatre jours plus tard, après qu’on leur ait restitué les effets personnels de leur fils, Mme Rivard et son conjoint sont retournés une nouvelle fois sur les lieux. C’est alors que ce dernier aurait trouvé un morceau d’os avec des cheveux qui correspondaient à la longueur et à la couleur de ceux de leur fils Thommy.
« Il s’agissait d’un morceau important d’environ un quart de la boite crânienne de Thommy. C’est vraiment traumatisant de vivre cela en plus de la perte de son fils », souligne Mme Dufresne-Lemire.
Une dispute aurait alors éclaté entre Mme Rivard et le sergent appelé sur les lieux à la suite de la macabre découverte afin de lui remettre ce « morceau » de son fils pour qu’il puisse être disposé avec les restes de la dépouille. Ce dernier, selon la déclaration de la plaignante, aurait montré peu d’empathie et de compréhension face à la situation selon le document de cours.
Une double tragédie
Après l’échange, Mme Rivard s’était assurée auprès de la maison funéraire que la partie du corps en question avait été rendue afin que la dépouille de son fils soit complète avant de l’exhumer.
« Elle voulait s’assurer de pouvoir inhumer son fils avec tous les autres morceaux », dit l’avocate.
Cependant, la boite crânienne remise au policier ne s’y trouvait pas. Selon cette dernière, il aurait fallu plusieurs jours au corps policier pour retracer le reste humain qui aurait, entre temps, été endommagé et qui était rendu en état de décomposition avancée.
L’avocate de la famille affirme pour sa part que le sergent aurait emprunté un sentier boisé après son altercation avec Mme Rivard, et qu’il aurait volontairement jeté le bout de crâne dans la forêt. Le policier aurait dit, une fois mis devant le fait accompli, qu’il était trop tard pour remettre le reste humain à la morgue ou au centre hospitalier comme le prévoit la procédure organisationnelle et qu’il ne voulait pas « déranger le personnel en dehors des heures ouvrables pour un petit fragment d’os », peut-on lire dans la requête.
La SQ ne peut commenter
Contacté pour obtenir un témoignage, l’agent d’information à la Sûreté du Québec, le sergent Marc Tessier, a indiqué à L’info Petite Nation ne pas pouvoir commenter étant donné les procédures en cours.
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