Agriculture locale
La Ferme aux pleines saveurs de Saint-André-Avellin a soufflé ses 20 bougies
Indissociable du paysage de la Petite Nation, la Ferme aux pleines saveurs a fêté son 20e anniversaire le samedi 9 septembre en ouvrant ses portes aux gens du coin et aux visiteurs. Retour sur le parcours des deux propriétaires, passionnés par l’agriculture biologique.
Lors de la journée porte ouverte, les visiteurs ont pu faire le tour de la ferme, déguster des produits locaux, et discuter avec les propriétaires qui ont à cœur d’informer les gens sur la consommation de produits biologiques. Aujourd’hui, en 2023 si le bio est rentré dans les mœurs, ce n’était pas nécessairement le cas il y a une vingtaine d’années lorsque la ferme a vu le jour.
Il faut revenir quelques années en arrière, le jour où Chantale Vaillancourt et Martin Turcot se sont rencontrés sur les bancs de l’école. Lui, étudiant en agronomie, issue d’une famille d’agriculteurs à Saint-André-Avellin, elle, étudiante en biologie et anthropologie, dont les parents avaient une ferme sur l’île d’Orléans. Le déclic entre les deux jeunes gens a eu lieu, et c’est très rapidement que l’idée de construire leur ferme a germé.
« Nous avons tous les deux grandi dans une ferme. On savait à quoi s’attendre, et on savait ce qu’on voulait : vendre directement aux consommateurs des produits issus de l’agriculture biologique », explique Mme Vaillancourt.
Des précurseurs de l’agriculture biologique
Tous deux ayant à cœur la cause environnementale il allait de soi, de ne pas utiliser de produits chimiques et de respecter les lieux, mais aussi les gens et leur descendance.
« Nous voulions offrir un milieu de vie sain à nos enfants, à nos travailleurs et aux consommateurs pour être en accord avec nos valeurs. Il y a 20 ans le bio il n’y en avait presque pas, on a été un peu visionnaire. », ajoute-t-elle.
Acquise en 2002, sur un terrain à Saint-André-Avellin, les propriétaires ont commencé pas à pas, avec un seul employé et 35 paniers de fruits et de légumes vendus par semaine.
En 2016, un nouveau terrain est acheté permettant ainsi à une augmentation de la production, puis un autre terrain a été loué récemment, agrandissant encore la capacité de production. Bien que certaines parties des trois sites soient boisées et non utilisables, ils disposent d’une totalité de 55 acres de terrain cultivable.
La petite ferme du début a bien grandi
20 ans plus tard, ils ont 25 employés, et 525 paniers vendus chaque semaine. Ils fournissent également des magasins d’aliments naturels, des distributeurs, et différents restaurants à Gatineau, Ottawa, et Montréal.
« Tout au long de ces 20 ans, on a vu le marché du bio augmenter, et le pourcentage de gens qui achète des produits bio est beaucoup plus élevé qu’avant. Avant il s’agissait surtout de quelques initiés, maintenant on a des clients beaucoup plus variés », précise la fermière.
Défis et enjeux
Si cette dernière retire beaucoup de satisfaction de son métier d’agricultrice, elle affirme que la pénurie de main-d’œuvre reste un grand défi, et qu’elle peine à recevoir des CV de travailleurs locaux. C’est donc principalement une main-d’œuvre étrangère, issue du Guatemala qui forme le noyau de travailleurs réguliers.
Le climat est également un enjeu selon elle, dans la mesure où les producteurs sont tributaires des conditions météorologiques, qui peuvent compromettre les récoltes, entrainer un surplus de travail et de dépenses et en diminuant les revenus. Une réalité parfois compliquée qui ne décourage pas pour autant les deux propriétaires passionnés.
« Quand on se couche, on est satisfait du travail accompli, offrir des fruits et des légumes sains, pouvoir sensibiliser et éduquer la population aux bienfaits de l’agriculture bio, c’était notre objectif, et nous l’avons atteint », affirme Mme Vaillancourt.
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