Justice
Un résident en Petite Nation coupable de voies de fait à l’endroit d’un paramédic
Un résident en Petite Nation a été reconnu coupable de voies de fait à l’endroit d’un paramédic qui faisait équipe avec le maire actuel de Chénéville, Maxime Proulx-Cadieux, lors d’une intervention survenue en janvier 2021.
Dans une décision rendue à la mi-février par la Cour du Québec, on y apprend que le 3 janvier 2021, les deux paramédics de la Coopérative de paramédics de l’Outaouais se rendent chez Claude Binet pour un appel d’urgence concernant son épouse, Julie Ladouceur. À leur arrivée, ils notent que cette dernière est très intoxiquée.
Des policiers se seraient même rendus chez Mme Ladouceur plus tôt dans la journée.
Les paramédics tentent de la persuader de se rendre à l’hôpital pendant 45 minutes. Quelques temps plus tard, elle tombe dans l’escalier menant au sous-sol.
En allant chercher une civière, Alexandre Lafleur, le partenaire de Maxime Proulx-Cadieux, se fait ordonner par Claude Binet de quitter sa propriété.Une altercation s’en suit.
Claude Binet aurait pris «M. Lafleur par le bras »dès que celui-ci est entré dans la résidence pour ensuite «l’empoigner au haut des épaules jusqu’à le pousser dans le coin du mur». Le paramédic lui aurait demandé de le laisser. Le tout aurait duré une minute jusqu’à l’intervention d’un policier. Il lui aurait aussi assené un coup à la clavicule.
«La défense des biens réfutée»
L’accusé invoque la défense des biens pour expliquer son geste en soumettant qu’il a agi ainsi pour empêcher le paramédic Alexandre Lafleur de se trouver dans sa résidence sans son consentement.
«La preuve démontre donc hors de tout doute qu’un des volets de la défense des biens n’est pas satisfait, à savoir que M. Lafleur ne pouvait pas être considéré comme un intrus au sens de la loi quand M. Binet a appliqué la force contre lui», a mentionné la juge Déesaulniers.
Autre point: la juge Desaulniers ne croit pas en la version de M. Binet en raison de son intoxication lors de son événement, lui qui affirme avoir bu qu«‘un petit verre du temps des Fêtes». Il a affirmé quelques temps plus tard avoir bu «quatre ou cinq bières» avant son diner.
«La poursuite a donc réussi à démontrer hors de tout doute raisonnable que la défense des biens ne s’applique pas dans la présente affaire, parce qu’au moins un des critères de cette défense n’est pas satisfait», affirme la juge Desaulniers.
Se préparer à toute éventualité
Invitée à commenter, la Coopérative des paramédics de l’Outaouais affirme qu’ils sont préparés à de telles éventualités lors d’interventions.
«Ça n’arrive pas souvent ce genre d’agression, ça reste assez rare. Cependant nos paramédics ont tous reçu une formation afin de prévenir ce genre de situation. Lorsque nous avons affaire à des agressions ce sont souvent de la part de patients ayant un problème psychiatrique, ou des patients intoxiqués à l’alcool ou aux drogues, dans ce cas ça leur arrive de nous prendre pour la police et la ça peut dégénérer rapidement», a dit la cheffe aux opérations aux communications, Marie-Ève D’Aoust.
Le maire de Chénéville, Maxime Proulx-Cadieux, n’a pas voulu commenter la décision.
– Avec Juliette Pissard
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