Santé
Le départ de plusieurs médecins au CLSC de la Petite-Nation fait réagir la MRC de Papineau
Plusieurs médecins de famille ont quitté le CLSC de la Petite-Nation en 2023. À l’heure actuelle, aucun remplaçant n’a été désigné pour occuper les postes vacants. Pour tenter de résoudre la problématique grandissante du manque de médecins de famille en région, la MRC de Papineau tentera d’adopter une résolution le 15 mars lors de sa séance du Conseil des maires pour augmenter le salaire des médecins urgentistes au CLSC basé à Saint-André-Avellin.
La pénurie de médecins de famille sur l’ensemble du territoire et notamment en région devient de plus en plus problématique dans la mesure où les médecins qui quittent leurs postes ne trouvent pas nécessairement de remplaçants. C’est le cas C’est le cas au CLSC de la Petite-Nation, situé à Saint-André-Avellin, qui a fait face au départ de plusieurs médecins pour des raisons différentes, l’un pour un départ à la retraite, l’autre pour repartir dans sa région d’origine.
« Le problème actuel et qui s’empire avec ces départs, c’est qu’il n’y a aucun nouveau médecin en vue pour remplacer les postes vacants à venir. Donc, plusieurs centaines de patients sont ou seront sans médecins de famille. Qui assurera les suivis… Les médecins de l’urgence ? » S’exclame le maire de Saint-André-Avellin, Jean-René Carrière.
Selon le chef du Département régional de médecine générale (DRMG) de l’Outaouais, Marcel Guilbault, plus de 150 patients se retrouvent désormais sans médecins de famille à la suite de ces départs. Ce dernier explique que l’année passée, le Groupe de médecine familiale (GMF) de la Petite-Nation a signé une entente d’inscription collective avec un groupe de médecin pour faire face notamment à ce genre de situation. Un total de 1200 personnes ont déjà été inscrites l’année passée.
« Pour l’instant, les 150 patients de l’un des médecins qui quitte son poste vont donc être redirigés vers les inscriptions collectives et/ou les guichets d’accès à la première ligne (GAP). Pour les patients du médecin qui prend sa retraite et qui faisait ses soins à domicile, ils vont être pris en charge par l’un médecin du GMF », explique Marcel Guilbault.
« En passant, il faut dire aussi que cinq médecins ont quitté le GMF depuis l’été passé. Au départ, ils étaient 12, maintenant ils sont sept, à gérer à la fois les urgences, les services à domicile, etc. C’est beaucoup de travail », ajoute-t-il.
Le défi du recrutement en région
Recruter des médecins pour venir s’installer et travailler en région est un vrai enjeu et ne date pas d’hier. Selon les informations reçues par M. Guilbault, les jeunes médecins ne souhaitent pas forcément venir s’installer indéfiniment dans des endroits plus éloignés. Généralement, ils viennent quelques années puis repartent ensuite.
« Avec les plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM), les places disponibles dans chaque région sont limitées afin de distribuer les médecins le plus équitablement possible dans tout le Québec. Parfois, les médecins sont affectés en région par obligation parce qu’il n’y avait plus de place là où ils voulaient aller donc généralement ils repartent après un ou deux ans. C’est le lot des régions éloignées malheureusement », souligne le chef du DRMG de l’Outaouais.
Le manque de médecins entraine également une surcharge de travail qui décourage souvent les jeunes recrues. Le docteur Guilbault note qu’il faut trouver des moyens d’attirer ces jeunes médecins, en réinventant notamment l’entente sur les PREM. Selon lui, le fait de pouvoir être affecté dans une région non souhaitée, mais aussi de ne pas pouvoir choisir son activité, dans le cadre des ententes sur les activités médicales particulières (AMP) est deux des obstacles qui expliqueraient pourquoi les étudiants boudent la médecine familiale au profit des spécialités.
« Les années passées, de nombreuses places en médecines familiales sont restées vident, au moins 80 ou 60 selon les années. Vous savez, sur 4 ans quand il y a au moins 500 places de libres, ça fait 500 médecins de famille en moins sur le territoire ».
Demande d’équité salariale
À la suite du départ de ces médecins du CLSC de Saint-André-Avellin, et de la situation problématique que cela implique, la MRC de Papineau votera pour la résolution adoptée précédemment par le conseil municipal de Saint-André-Avellin le 7 mars 2023. Dans celle-ci, il est demandé une rencontre dans les plus brefs délais avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, afin de discuter la possibilité d’accorder aux médecins de l’urgence du CLSC le même type de rémunération que leurs homologues des urgences de Gatineau afin de faciliter le recrutement.
Le maire de Saint-André-Avellin affirme que l’augmentation de la rémunération est un incontournable pour que le recrutement soit de nouveau effectif.
« La plupart des médecins résident à l’extérieur de la Petite-Nation et en plus, ils sont moins payés (salaire à l’acte seulement, tandis qu’en ville, ils sont payés à l’acte et reçoivent un montant en prime). Plusieurs préfèrent travailler en ville parce que c’est plus près pour eux et ils passent moins de temps sur la route, donc plus moins de dépenses. Lorsqu’ils travaillent au CLSC, leurs journées de travail se terminent seulement lorsque tous les patients ont été vus et traités. Tandis qu’en ville, leurs quarts se terminent lorsque le médecin qui le remplace débute son quart (heure fixe) », mentionne le maire.
Selon lui, pour être compétitif, il faut offrir un salaire équivalent à la ville.
« Sans cela, l’hémorragie de médecin qui quitte notre région va se poursuivre et l’offre de service du CLSC va continuer à diminuer », conclut-il.
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