Santé
L’hôpital de Papineau effectue la toute première chirurgie du remplacement d’un os de la cheville au Québec
Une intervention chirurgicale destinée à remplacer l’astragale, c’est-à-dire l’os central de la cheville, s’est déroulée durant le mois de février à l’hôpital Papineau dans le secteur Buckingham de Gatineau en Outaouais. L’équipe chirurgicale dirigée par la Dre Nayla Gosselin Papadopoulos a pu bénéficier de l’assistance du Dr Karl André Lalonde, chirurgien orthopédiste de l’Hôpital Civic à Ottawa. Il s’agit d’une première au Québec et d’une très bonne nouvelle pour les gens qui souffrent.
« On est pas mal fiers, d’avoir fait ça à l’hôpital de Buckingham », confie la chirurgienne orthopédiste qui a dirigé l’intervention, la Dre Nayla Gosselin Papadopoulos.
Elle était alors assistée d’une équipe composée de l’anesthésiologiste, le Dr Jean-Marc Sauvé, du résident le Dr Nicholas Tubin, de l’inhalothérapeute, Josée Lachance ainsi que de trois membres du personnel infirmier, la chef d’équipe, Edith Lefebvre, ainsi que Gordon Lévesque et Bianka Gagnon-Fillion.
La pathologie qui a été traitée lors de cette intervention consiste en une condition médicale plutôt rare. Il s’agit d’une perte de l’apport sanguin de l’os principal de la cheville qu’on appelle l’astragale. L’os meurt alors et provoque d’importantes douleurs au patient et qui lui procurent de la difficulté à marcher.
Parmi les options chirurgicales, la Dre Gosselin Papadopoulos énumère la fusion des os de l’arrière-pied qui fait que le patient conserve de la difficulté à marcher. Une autre option est celle de l’amputation.
« Durant les dernières années, les Japonais ont créé cette technique-là qui essentiellement consiste à prendre le scan du patient et à partir de ces images, imprimer en trois dimensions un nouvel os qui est fait sur mesure, spécifiquement pour le patient », explique la chirurgienne orthopédiste.
La chirurgie est alors relativement simple, poursuit-elle alors qu’il s’agit de retirer au patient l’os malade et le remplacer par ce nouvel os en cobalt-chrome ou dans d’autres matériaux qui peuvent être utilisés.
« Ce qui est extraordinaire, c’est que c’est une chirurgie qui est rapide, environ une heure et demie à faire et la réhabilitation est très rapide pour le patient qui pourra recommencer à marcher », précise-t-elle.
Une collaboration avec un chirurgien ontarien
Il y a un autre fait saillant de cette intervention innovatrice et prometteuse pour les patients québécois. La Dre Gosselin Papadopoulos et son équipe du CISSSO ont en effet pu compter sur la collaboration du chirurgien orthopédiste ontarien, le Dr Karl André Lalonde, de l’Hôpital Civic d’Ottawa qui avait déjà procédé à une telle chirurgie.
À ce titre, le CISSSO a adressé une demande d’autorisation spéciale au Collège des médecins du Québec afin de permettre au Dr Lalonde d’assister l’équipe de la Dre Gosselin Papadopoulos, en direct durant l’intervention.
Une demande spéciale adressée à Santé Canada
Cette innovation médicale est déjà régulièrement en usage au Japon et on commence à l’utiliser en Amérique du Nord. L’implant produit par l’entreprise américaine Paragon 28 n’est pas encore approuvé par Santé Canada. La Dre Gosselin Papadopoulos a dû faire une demande spéciale afin de l’obtenir et de procéder à l’intervention.
« Et ça adonne que c’est la première intervention qu’on fait au Québec et c’est l’hôpital de Buckingham qui a pu le faire. »
La Dre Nayla Gosselin Papadopoulos.
« Le fait d’en avoir fait un, ça fait en sorte que d’autres collègues de pieds et chevilles et d’autres collègues orthopédistes qui ont des patients qui ont une nécrose de l’astragale vont pouvoir dire que c’est une option qu’on a pour nos patients », note-t-elle.
« Ce qui est intéressant aussi, c’est que les nouvelles technologies qui entrent, on va les voir apparaître dans les grands centres comme au CHUM ou à McGill, mais là on parle d’un hôpital périphérique qui y est quand même parvenu et qui innove dans ce domaine-là, conclut-elle avec fierté. En ce sens-là, c’est très unique. »
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