Environnement
1200 noyers noirs sur son terrain: un octogénaire avellinois raconte ses secrets
Âgé de 82 ans, le docteur en sciences de la terre et de l’environnement, Jean Veillette, plante depuis 22 ans des noyers noirs sur son terrain de 20 hectares, à Saint-André-Avellin. 1200 arbres plus tard, sa patience a porté ses fruits. Rencontre avec un passionné de nature et plus particulièrement de cet arbre spécial: le noyer noir.
Pourquoi ne trouve-t-on pas de noyer noir dans la Petite-Nation ?
C’est avant tout parce que nous sommes dans une zone climatique peu favorable à leur croissance. La limite nordique naturelle du noyer noir dans l’est du Canada est aux environs du lac Ontario. Au nord de cette limite, l’arbre pousse seulement dans des endroits protégés et tolère mal les basses températures. Cependant, avec le réchauffement climatique, on pourrait le voir apparaitre prochainement dans la région et c’est une des raisons qui m’a donné envie de commencer cette plantation.
Avec plus de 1000 arbres à votre actif, quel est le secret d’une telle production ?
J’ai en effet environ 1200 jeunes arbres que j’ai mis en terre au cours des vingt dernières années. J’ai commencé par ramasser des fruits de l’arbre que je trouvais ici et là et je les plantais. Mes arbres poussent sur un sol qui n’a jamais produit de noyers noirs. J’ai dû augmenter le pH du sol, poser des paillis de copeaux de bois autour de chaque semis pour combattre la végétation, fournir des minéraux au sol et répandre du fumier à la base des arbres. Il a fallu aussi combattre l’assaut des chenilles et protéger les arbres à partir de haies d’arbres matures. Ça a été beaucoup de travail, mais je me réjouis d’avoir introduit avec succès de nombreux noyers noirs dans mon coin de pays.
Quelles sont les caractéristiques du noyer noir ?
C’est un arbre exceptionnel qui possède deux attributs distinctifs. Son bois, qui est dur et résistant, avec un intérieur brun clair à chocolat en fait une des essences d’ébénisterie les plus précieuses de l’Amérique du Nord. La seconde est son fruit, une amande comestible, remplie de bienfaits et de propriétés médicinales, enfermée dans une noix dure.
Comment peut-on le reconnaitre?
C’est un bel arbre à la silhouette distinctive. Son feuillage abondant et légèrement pleureur évoque l’image des grands feuillus du Sud-est américain. La cime est claire et s’étend à presque toute la hauteur de l’arbre, indice d’intolérance à l’ombre, puisque les feuilles à l’intérieur ne peuvent survivre si elles sont cachées par celles de l’extérieur.
Avez-vous des projets pour la suite ?
J’ai 82 ans, je suis en train de mettre mon terrain en vente. Il est temps de passer le flambeau à des plus jeunes qui souhaitent poursuivre mon travail. Avec un peu de chance, si ces jeunes personnes font un bon suivi du travail commencé, elles, et leurs enfants encore plus, pourront peut-être jouir de la pleine valeur économique et récréative que procurent des noyers noirs matures, puisque l’arbre a une espérance de vie de 250 ans ou plus.
Pour conclure cet entretien, Jean Veillette cite ce programme grec :
« Une société grandit vraiment quand ses vieux hommes plantent des arbres même s’ils savent qu’à l’ombre de leurs feuillages ils ne s’assoiront jamais ».
Vous aimeriez peut-être...
Voir plus de : Actualités
Vanessa Lepage-Joanisse boxera le 7 mars pour décrocher le Graal mondial
L’Avellinoise, Vanessa Lepage-Joanisse, boxera le 7 mars à Montréal contre une concurrente argentine afin de s’emparer d’une ceinture du championnat …
Le fondateur du Centre Védique Birla est décédé
Connu dans son milieu ainsi qu’à Chénéville, le professeur, expert védique et chirologue de renommée mondiale, Ghanshyam Singh Birla, est …
Partir à la volée : une création dramaturgique qui invite au voyage et à la rencontre
Les amateurs de théâtre pourront assister, le vendredi 26 janvier à Montebello à une lecture en 16 tableaux de la …