Le manque de sauvetage créé des difficultés pour les piscines publiques
Face à la pénurie de sauveteurs qui sévit dans tout le Québec, les municipalités de la Petite Nation qui disposent d’une piscine publique se retrouvent en mauvaise posture. Si pour la plupart une ouverture des piscines au moins, à temps partiel est faisable pour certaines la fermeture est malheureusement envisageable.
Comme tout le monde le sait, la pandémie de Covid a bouleversé totalement l’ensemble du pays. Pendant deux ans aucun entrainement n’a pu avoir lieu dans les piscines et les sauveteurs se sont retrouvés au chômage.
Coup du sort, maintenant que les piscines réouvrent, ce sont les sauveteurs qui manquent à l’appel dans de nombreuses municipalités. Il faut savoir que la loi sur les bains publics, qui varie selon de nombreux critères, notamment de grandeur de la piscine, est très stricte afin de permettre à tout un chacun de bénéficier de personnel qualifié en cas de problème.
Pour pouvoir ouvrir, les piscines municipales doivent donc être surveillées par un sauveteur certifié national accompagné d’au moins un assistant avec un grade de bronze. Ces règles visent à diminuer le risque de noyade. Il y en a encore trop dans la province. Selon les dernières statistiques établies par la Société de sauvetage, déjà 19 noyades ont été recensées depuis le début de l’année, comparativement à 21 décès à pareille date l’an dernier. En 2021, la Société de sauvetage a recensé 81 noyades, comparativement à 95 en 2020 et à 59 en 2019.
La situation oblige la municipalité de Montebello à modifier ses horaires. « Vous savez, cette piscine est ouverte depuis 1969, j’y travaillais moi-même étant plus jeune. Ce serait une peine de la voir fermée pour la première fois. Jusqu’à la semaine dernière, nous ne savions pas si nous allions pouvoir ouvrir ou pas. À présent, nous avons un sauveteur requalifié, mais il nous manque toujours un assistant pour l’épauler. Dans tous les cas, on ne pourra pas ouvrir la piscine à temps complet, on va être obligé d’adapter nos horaires. Nous sommes en train de réfléchir au moyen de remotiver nos jeunes, même si c’est une formation très exigeante, c’est vraiment un beau métier et les conditions de travail sont vraiment bonnes », indique Nicole Laflamme, mairesse de Montebello.
À Thurso, même si la situation est un peu meilleure, les difficultés de recrutement restent les mêmes. Malgré tout, la piscine sera ouverte 6 jours par semaine et fermera donc les dimanches. Selon Hugo Blais, responsable des loisirs, les participants à la formation de sauveteurs ont baissé de moitié en une génération.
L’enjeu est aussi présent pour les piscines intérieures. « Papineauville n’a pas de piscine extérieure, cependant, nous avons vécu la pénurie de sauveteurs ce printemps quand nous avons eu l’autorisation d’ouvrir la piscine intérieure de l’école secondaire Louis-Joseph Papineau. Les séances de bains libres, très populaires avant la pandémie, n’ont jamais pu reprendre en raison d’un manque de sauveteurs. Les cours de natation ont pu reprendre, mais avec deux moniteurs qualifiés seulement. Concernant la saison estivale, une aire de jeux d’eau est actuellement en construction et devrait ouvrir au début du mois de juillet, une des multiples raisons d’aller vers ce type d’installations est justement que cette dernière ne requière pas de sauveteurs sur place », explique Patrick Chartrand, responsable sport, loisirs et culture.
Du côté de Saint-André-Avellin, la situation n’est pas problématique puisque la municipalité compte sur les mêmes sauveteurs depuis plusieurs années et a aussi réussi à recruter une nouvelle sauveteuse. Ce qui permettra d’ouvrir comme prévu.
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