Débit et niveau de la Petite Nation et gestion du barrage du lac Barrière
Plus d’eau souhaitée en aval du lac Simon!
Des représentants de diverses organisations, des citoyens et des élus se sont rassemblés à Saint-André-Avellin le 9 juin. Ils ont uni leurs voix afin d’alerter le ministre responsable de l’Outaouais et député de Papineau, Mathieu Lacombe et son collègue à l’environnement Benoit Charrette afin qu’ils viennent au secours de la rivière Petite Nation qui souffre régulièrement d’un manque d’eau. En cause, selon eux, la gestion du barrage du lac Barrière qui ne tient pas compte des conséquences en aval.
La municipalité de Lac-Simon gère un barrage destiné au maintien du niveau des eaux des lacs Simon et Barrière. La loi actuelle sur les barrages permet à la municipalité de modifier le débit d’écoulement sans avoir à consulter qui que ce soit en aval, ni à justifier quoi que ce soit quant aux aspects environnementaux. C’est ce qu’a expliqué Jean-François Venne, président du club de canot-camping Pierre Radisson lors de cette journée qui se voulait un appel aux élus et à la mobilisation citoyenne.
Les organisateurs de l’événement précisent que la municipalité de Lac-Simon respecte la loi, mais celle-ci ne correspondrait plus aux nouvelles réalités. Ils demandent au gouvernement, non seulement d’intervenir rapidement pour la rivière Petite Nation, mais aussi de lancer une véritable étude d’impacts à jour qui tiendrait compte des aspects climatiques et environnementaux, notamment sur la faune, la flore, l’érosion des berges, sans oublier les impacts sur la vie des résidents riverains, ainsi que sur le tourisme et le loisir. À terme, il serait, selon eux, essentiel de revoir l’ensemble de la loi sur les barrages.
« Le but n’est pas de lancer la balle ou un blâme à Lac-Simon, mais de trouver une solution viable pour tout le monde », a déclaré Jean-René Carrière, maire de Saint-André-Avellin qui soutient que de maintenir le statu quo constituerait un aveu implicite que les résidents en aval comptent moins que ceux en amont.
Dominique Simard, représentante des riverains pour la protection de la rivière a lancé un cri du cœur. C’est que le manque d’eau a en effet un impact direct sur leur qualité de vie. Leurs puits, sources d’eau potable, dépendent en grande partie du niveau des eaux de la rivière. Ils n’ont actuellement aucun pouvoir, ni droit de regard sur une situation lourde de conséquences pour eux.
Accessibilité et enjeux économiques
En marche de la conférence de presse, Rock Parent, membre du club de canot et propriétaire riverain, nous a expliqué que deux autres enjeux importants méritent d’être mis en évidence. Le premier est celui de l’accessibilité à la rivière, et le second son apport économique pour la région. Avoir accès à des plans d’eau est de plus en plus difficile partout au Québec, compte tenu de la privatisation de nombreuses berges, a-t-il reconnu. C’est pourquoi il a pris la décision il y a plusieurs années de permettre aux plaisanciers d’accéder à la rivière à partir de son terrain.
« Ça prend des endroits comme ici où on peut pagayer en toute sécurité », nous a-t-il dit. La diminution du débit des eaux de la Petite Nation rend les conditions périlleuses, voire qu’elle rend la rivière non navigable. « On le voit à certains endroits, certains rapides, on ne peut plus les descendre, on doit s’arrêter et on est obligé de marcher », déplore-t-il.
C’est à un point tel, ajoute M. Parent, qu’en certaines périodes de l’été, il reçoit des demandes d’information sur les conditions de la rivière et il doit répondre qu’il n’y a pas suffisamment d’eau. « Les gens qui viennent ici vont ensuite au restaurant, vont camper, vont à la station d’essence, au dépanneur », a-t-il noté en déplorant que « s’il n’y a plus d’eau dans la rivière, les plaisanciers vont ailleurs, dans une autre région », le tout constitue une perte nette en dollars touristiques pour l’économie de la Petite Nation.
Présent à l’événement, Pierre Desjardins, homme d’affaires, guide et producteur d’aventures sur l’eau depuis plus de 45 ans clame fermement : « Au-delà de faire une demande pour contrôler les niveaux d’eau, ça prend une implication régionale si on veut protéger la rivière ». Il témoigne de l’amélioration de la qualité de l’eau de la Petite Nation depuis les quarante dernières années, félicitant au passage les élus régionaux qui sont passés à l’action. Il poursuit en expliquant que l’eau étant plus belle qu’il y a quarante ans, maintenant il s’agit de l’occuper cette rivière par la pratique d’activités halieutiques durables qui correspondent aux aspirations et aux réalités d’aujourd’hui.
Pierre Desjardins insiste aussi sur cette dimension économique qu’on risque de perdre faute d’action. « Le tourisme d’aventure a la particularité de ne rien briser, de ne pas polluer », note-t-il. Il conclut : « La rivière Petite Nation est un bijou! Un bijou pour moi, par la beauté de ses paysages, par sa dimension, par la qualité de ses eaux », et en plus, ça vaut des dollars en retombée.
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