Des corridors verts pour un écosystème sain et harmonieux
L’Initiative québécoise des Corridors écologiques (IQCE) a été exposée dans sa phase deux lors d’un webinaire tenu la semaine dernière sous la houlette de Conservation de la nature Canada (CNC), Groupements Forestiers Québec et la Fédération des producteurs forestiers du Québec.
Cette initiative vise à consolider l’engagement des acteurs municipaux, des citoyens propriétaires de lots boisés, d’agriculteurs dans le maintien voire l’amélioration de corridors écologiques, sorte d’autoroutes et de passerelles vertes pour la faune et la flore.
La première phase se concentrait autour du fait de connecter les différents protagonistes et faire circuler les connaissances sur les corridors écologiques. L’idée, c’est une approche collective de l’aménagement du territoire pour augmenter la conservation des milieux naturels qui sont connectés par des corridors écologiques. Lesdits milieux naturels sont en meilleure santé quand ils sont connectés les uns aux autres.
Cette deuxième phase cristallise les attentes par une mise en pratique. Le site web connectiviteecologique.com, développé conjointement par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), le Centre de la science de la biodiversité du Québec et l’IQCE a été présenté lors de ce webinaire ainsi que les outils qui sont maintenant disponibles pour faciliter le travail des acteurs de la forêt privée et de la conservation.
L’IQCE concerne également l’Outaouais. « En Outaouais, le travail de L’IQCE est en cours depuis 2017 dans la MRC de Papineau et depuis 2021 dans le reste de l’Outaouais. CNC et ses partenaires collaborent avec les propriétaires de lots boisées pour les sensibiliser et les accompagner à adapter leurs pratiques forestières au maintien de la connectivité » précise la directrice des communications CNC, Elizabeth Sbaglia.
« CNC a également fait l’acquisition de propriétés forestières (7 000 ha, soit 70 km²) essentielles au maintien de la connectivité entre les parcs de Plaisance et du Mont-Tremblant. Enfin, nous élaborons, avec la MRC de Papineau, un plan de conservation qui inclut la connectivité écologique », poursuit-elle.
Nos représentants sont conscients des enjeux et actifs. « Plusieurs acteurs outaouais sont bien au fait de l’importance des corridors écologiques. Comme la MRC de Papineau qui a réalisé des analyses de connectivité sur son territoire et travaille maintenant à transformer cette connaissance en plan d’action pour la protection de la biodiversité et de la connectivité », a conclu Mme Sbaglia.
Représentant le MFFP, Antoine Nappi a rappelé que le ministère est particulièrement intéressé par le rôle des corridors écologiques. « La connectivité écologique est identifiée par les scientifiques et les gestionnaires de la conservation comme l’une des principales mesures pour assurer le maintien de la biodiversité dans un contexte de dérèglement climatique », a-t-il martelé.
Le ministère se penche sur ce sujet depuis 2016 postérieurement à la résolution 40-3 sur la connectivité écologique adoptée lors d’une conférence réunissant des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’Est canadien, a-t-il poursuivi. Et ce fut un travail de concert notamment entre le Québec et le Vermont qui coprésidèrent un groupe de travail. La connectivité écologique est incluse, du reste, dans le Plan 2020-2030, ce qui prouve que la province prend les choses au sérieux en s’inscrivant dans la durée.
Le président de Groupements Forestiers Québec, Rénald Bernier, a apporté son témoignage. « Le Groupements Forestiers Québec rassemble 36 groupements forestiers, 26 000 propriétaires actifs et engagés et 1,5 million d’hectares (15 000 km²). Sans nous cette initiative n’aurait pu voir le jour.
Les propriétaires privés sont les meilleurs gardiens des milieux naturels. La faune et la flore sont leur constante préoccupation. Les propriétaires forestiers sont conscients des problèmes environnementaux. Les plus grandes menaces sont le développement immobilier, les constructions de routes. Les animaux sont obligés de vivre dans des zones toujours plus petites », s’est alarmé M. Bernier.
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