Portrait de l'Observatoire des tout-petits en Outaouais
Le tiers des enfants en maternelle sont vulnérables dans leur développement
En Outaouais, 33,5% des enfants de maternelles étaient vulnérables dans au moins un domaine de développement en 2017 selon les données présentées la semaine dernière par l’Observatoire des tout-petits.
«Comment se portent les tout-petits de l’Outaouais?» est la prémise de base de cette étude dévoilée dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire. Le but est de voir en particulier les vulnérabilités des jeunes enfants qui peuvent ensuite avoir des impacts sur leur parcours scolaire.
«Il y a plusieurs indicateurs pour lesquels on observe un écart important», confirme Fannie Dagenais, directrice de l’Observatoire des tout-petits. À commencer par ce chiffre de 33,5% des enfants de maternelle qui étaient vulnérables dans au moins un domaine. Au Québec, la moyenne est de 27,2%. Elle est aussi en hausse depuis la dernière étude en 2012 alors qu’on parlait de 28% en Outaouais de jeunes vulnérables en maternelle.
Quand on parle de vulnérabilité, l’étude pointe dans plusieurs directions. La santé physique et le bien-être, les compétences sociales, la maturité affective, le développement cognitif et langagier et les habiletés de communications et les connaissances générales.
Un des aspects souvent liés à la vulnérabilité, c’est les revenus familiaux. Selon l’étude, «la proportion d’enfants vulnérables dans au moins un domaine de développement est plus forte chez les enfants dont le ménage est considéré comme étant à faible revenu ( 54,9 %), comparativement aux enfants résidant dans des ménages qui ne sont pas à faible revenu (27,8 %).»
Or, en Outaouais, la proportion des jeunes vivant dans une famille à faible revenu est plus élevée qu’ailleurs au Québec selon les données de l’Observatoire des tout-petits (13,9% contre 12,6%).
Langue
Un autre aspect qui affecte la vulnérabilité des jeunes est la langue. Selon l’étude, «les enfants de langue maternelle anglaise sont plus vulnérables (42,9 %) dans au moins un domaine de développement lorsqu’on les compare aux enfants de langue maternelle française (30,9 %)».
Or, en Outaouais, il y a plusieurs endroits où on retrouve des jeunes de langue anglaise. La difficulté d’avoir accès à des services dans la langue maternelle explique en partie cette plus grande vulnérabilité, mentionne Mme Dagenais.
«Il faut des professionnels pour répondre aux besoins, mais il faut aussi s’attaquer aux barrières d’accès. Comme quand le service n’est pas offert dans la langue.»
Covid
L’étude réalisée par l’Observatoire des tout-petits utilise des données pré-Covid. Malgré tout, l’organisme s’est arrêté sur l’impact que la pandémie aura sur la vulnérabilité des jeunes lors de l’entrée à l’école.
Il ne faut pas s’attendre à ce que les résultats soient plus positifs lors de la prochaine étude. Les familles vulnérables sont celles où on retrouve le plus de risque de vulnérabilité chez les enfants et elles ont été touchées durement par la pandémie, souligne Mme Dagenais.
Le directeur de la Table Éducation Outaouais, Pierre Boucher, estime lui aussi qu’il faudra accentuer le travail. «Le prochain portrait devrait nous confirmer ce qu’on pense. L’écart va se creuser. On a du travail à faire.»
Avec ce portrait, Fannie Dagenais souhaite que la région puisse voir les enjeux les plus importants et s’y attaquer pour apporter des solutions.
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