Pourvoiries des Laurentides et de l’Outaouais
Les restrictions liées à la COVID-19 font mal
Avec le contexte de pandémie qui perdure et après une année difficile pour les pourvoiries, relais et auberges des Laurentides et de l’Outaouais, le président de la Fédération des Pourvoiries du Québec (FPQ), Dominic Dugré, fait le point.
« Ce n’est pas facile. Avec les restrictions qui ne cessent de bouger, les propriétaires ne savent plus trop où donner de la tête et s’épuisent à toujours devoir s’adapter », a affirmé M. Dugré d’entrée de jeu.
La saison hivernale est bien commencée même si certains secteurs sont victimes du manque de neige. D’après M. Dugré, il n’y aurait pas vraiment de retard dans la saison comparé à d’autres années, mais c’est davantage le contexte de la COVID-19 qui pose problème.
Présentement, différentes mesures doivent être appliquées dans ce type d’entreprise. « Au niveau de l’hébergement, c’est une bulle familiale par chalet ou chambre. Ça apporte des limites de clientèle. Il y a autant de chalets de loués, mais 75% moins de monde. Ça influe sur les revenus. Pour ce qui est de la clientèle internationale (Europe et États-Unis), il n’y a pas d’interdiction pour venir, mais les gens sont craintifs et on constate qu’il y a vraiment beaucoup moins de réservations de leur part », a expliqué M. Dugré.
Il a poursuivi en racontant que « pour les repas c’est aussi problématique, car on ne peut pas manger à l’intérieur. Les gens doivent donc manger dans leur unité d’hébergement ou dehors avec leur repas pour emporter. À l’extérieur, c’est parfois impossible à cause des températures trop froides et les gens qui ne font qu’une simple promenade et qui souhaiteraient se restaurer évitent de le faire. On a connu ça l’an dernier ».
Bien sûr, sur les sentiers, les refuges sont ouverts afin que les gens puissent s’y arrêter pour se réchauffer, mais on ne peut y manger à l’intérieur ni s’y retrouver en groupe. Selon M. Dugré, malgré le fait qu’il n’y ait pas surveillance en tout temps, les consignes y sont bien indiquées et des patrouilleurs circulent de façon régulière et des amendes peuvent être remises.
Craint-on de manquer de clientèle?
Selon le président de la FPQ, la situation reste inquiétante. « Même si une bonne partie de la clientèle étrangère est remplacée par des gens du Québec, il reste qu’il y a tout de même une baisse d’achalandage à cause des restrictions. Si la restriction concernant les bulles familiale est levée, là, ce ne sera plus la même affaire. »
Ce n’est donc pas tant le manque de gens qui fait mal, mais bien les restrictions qui les limitent. « Sans être comblée à 100%, la part de clientèle étrangère est remplacée en grande partie par une clientèle québécoise ou de l’Ontario. Toutefois, les profits diminuent, car les gens de l’étranger prenaient de l’hébergement pour x nombres de temps et plusieurs repas. Ces gens-là dépensaient aussi dans d’autres types de commerces. Ce n’est pas exactement la même chose avec les gens d’ici », a précisé M. Dugré.
Selon lui, ni dans les Laurentides ni en Outaouais il n’y a eu de pourvoirie ayant dû fermer définitivement. « Sur ces territoires, ce n’est pas le cas, mais beaucoup plus au nord, c’est encore plus difficile pour les pourvoiries et plusieurs ont réussi à ouvrir de peine et de misère et d’autres sont restées fermées. Ici, certaines ont été fermées temporairement. Pour plusieurs 90% de leur clientèle est formée de chasseurs ou pêcheurs de l’étranger, c’était impossible pour elles de s’adapter en un claquement de doigts et d’aller chercher de la clientèle québécoise qui n’avait jamais été sollicitée. Ça prend un minimum de volume pour pouvoir faire les frais. La pause temporaire aura permis à certains se spécialisant dans la clientèle de l’extérieur de s’ajuster et de revenir avec de nouvelles offres de services en visant une clientèle plus large. »
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