Des cailloux et des hommes
Le spectacle de marionnettes «Mes racines sont des cailloux», de l’artiste Marie-Lyne Verret, se jouera le samedi 23 avril à Papineauville.
En ces temps d’exode massif comme l’Europe n’en avait plus connu depuis 1945, ce spectacle trouve un écho tout particulier. Rappelant les conséquences du conflit syrien et du flot de réfugiés que cela a entraîné, Mes racines sont des cailloux relate l’histoire d’une enfant de cinq ans prénommée Tourmaline qui est très malade.
Elle et ses parents ont quitté la Syrie destination Québec et sa grand-mère Louma dont elle était très proche, mais qui a péri sur les routes houleuses de l’exil après une traversée en bateau. À travers le jeu de marionnettes s’exprime le désarroi du départ, la peur de l’inconnu et l’incommensurable peine causée par le deuil.
De son pays, la petite fille n’a gardé qu’une collection de cinq cailloux ramassés en bord de rivière. C’est tout ce qu’elle a emporté de son ailleurs. Les cailloux sont comme des compagnons pour elle. Chacune de ses pierres possède sa propre personnalité.
La petite protagoniste garde aussi avec elle une pierre noire : une tourmaline que sa grand-mère arborait en permanence autour du cou. Et c’est à travers tous ces objets qu’elle va se créer de nouvelles racines tandis qu’elle est prise d’une fièvre qui la fait délirer. Dans ses tourments, elle revoit les moments de son passé, de la migration.
Faites de laine cardée (technique du feutrage à l’aiguille), les marionnettes sont conçues par l’artiste bulgare Angel Manovo (structure) et Marye-Lyne Verret (tête, mains, pieds). C’est avec Pavla Mano, une autre Bulgare, que Marie-Lyne Verret, comédienne de formation tant au Québec qu’en France, crée en 2014 un spectacle de marionnettes pour les petits à partir de deux ans : Au Bout du Fil. En 2020, elle fut récipiendaire d’une bourse du CALQ (Entente de partenariat avec l’Outaouais) qui aboutit sur la création de Mes racines sont des cailloux.
Le sujet est universel et c’est sa force. « Les émotions, ça rejoint tout le monde. On en vit tous » lâche Marie-Lyne Verret. Le support choisi (les marionnettes) rend la représentation accessible à tout le monde (à partir de 6 ans) malgré la noirceur du sujet choisi.
Sonorement, le spectacle est soutenu par des sons enregistrés et la musique du Weissenborn (guitare hawaïenne) de Jean-Paul Bataille qui co-anime le spectacle. Il est la voix du papa de la fillette et de trois cailloux.
D’une durée de 45 minutes, le spectacle commencera à 11h (ouverture des portes à 10h30) à la salle de l’Ancienne Mairie au 277 rue Papineau, à Papineauville.
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