FemmExpo : une exposition culturelle à saveur sociale
ÉVÉNEMENT. Les Chipies, ce trio composé d'auteures-compositrices féministes, a bien hâte de présenter leurs chansons, le samedi 4 mars, lors du vernissage et du souper de FemmExpo.
Pour les membres de ce trio, Louise Poirier, Claire Duguay et Andrée Poirier, il était normal d’accepter la présidence d’honneur de cet événement réunissant 38 artistes qui ont créé une œuvre sous le thème On ne naît pas femme, on le devient, une citation de Simone de Beauvoir.
Avant de présenter leurs compositions teintées d’humour et de parodie abordant des sujets sérieux comme le consentement, la lapidation et la place des femmes à travers le monde, Les Chipies participeront à la marche en appui aux droits des femmes à 15h qui commencera au Musée des Pionniers à Saint-André-Avellin. Le comité de FemmExpo invite d’ailleurs toute la population à apporter leurs gazous, crécelles ou tout autre petit instrument pour faire du bruit. Afin que la marche attire l’attention, les marcheurs sont invités à porter un chapeau, un bandeau ou un accessoire rose visible sur leur tête. La marche se terminera au Centre d’action culturelle.
«On est les chiennes de garde, quand quelque chose ne fait pas notre affaire, on fait une chanson», indique Louise Poirier qui ajoute qu’il n’y a pas eu grand avancement pour la femme au cours des 20 dernières années. Elle pense notamment à l’équité salariale et à la violence faite aux femmes. Mme Poirier n’a aucune réserve à se dire féministe. «Pourquoi ne pas s’afficher comme on est ? Être féministe, c’est un désir de participer à un mouvement de changement des mentalités. Je n’ai pas à cacher ça», précise-t-elle.
Être féministe fait toutefois partie d’un tout. «Je suis une femme, une militante, une artiste, une fille, une travailleuse autonome. On est tout ça et on est féministe pour toutes ces raisons-là. On n’a pas à attendre qu’on nous donne une place, on doit prendre la place que l’on veut et faire ce qu’on a envie de faire», affirme-t-elle.
La cause des femmes est l’une des raisons qui motivent l’artiste de Notre-Dame-de-la-Paix, Louise Falstrault, à participer à FemmExpo, depuis environ 5 ans. «Ce n’est pas égalitaire encore. Il suffit de penser au salaire et à certains domaines où l’on retrouve encore peu de femmes. On a fait du chemin, mais il en reste encore beaucoup à faire. C’est certain qu’il y a eu du progrès. Il reste toutefois un travail énorme, on n’a pas tout gagné encore.»
Une tradition
Danielle Doucet participe à FemmExpo depuis le début. «Ma mère de 86 ans vient avec moi, ça me permet de lui faire découvrir ce que je fais», raconte-t-elle. Pour cette artiste native de Ripon, cet événement revêt une grande importance, car elle donne une chance aux jeunes talents de connaître le monde culturel. «Ça peut les inspirer à continuer dans cette voie, leur montrer que c’est possible d’être artiste si on veut.» Sa première exposition à FemmExpo reste d’ailleurs un moment marquant, car c’était la première fois qu’elle pouvait montrer son art dans son patelin
Denise Vaillancourt est aussi présente à FemmExpo depuis sa création. Grâce à cet événement, elle a rencontré plusieurs artistes de l’extérieur qu’elle continue de côtoyer. «Les présidentes d’honneur m’ont toujours aussi fait vibrer. Ça ajoute beaucoup», indique-t-elle.
Une diversité d’œuvres
Denise Vaillancourt a créé une œuvre qui lui rappelle son enfance, car c’est ce que lui inspirait le mot devient dans le thème imposé. Jeune, étant laissée à elle-même, elle avait l’habitude de passer des journées dans la forêt à grimper dans un arbre. Son œuvre est une métaphore de ces moments qu’elle retrouve aujourd’hui, seule dans son atelier. «C’est le lien que je fais entre mon enfance et mon adolescence», exprime celle qui crée ses œuvres d’abord pour les yeux. «Je veux que les gens se sentent interpellés. Je veux que l’œil se réjouisse.
Pour Marie-Pascale Lafrenière, nouvelle venue à l’exposition, le thème lui a inspiré les femmes battues. «Pour moi c’était l’idée de devenir quelque chose. Une femme battue, on le devient, on ne naît pas comme ça», illustre-t-elle. Cette artiste de Gatineau termine actuellement son baccalauréat en arts visuels. «J’aime l’idée qu’on peut avoir un impact sur les gens avec quelque chose d’agréable et de beau à faire. Ça donne l’occasion de parler d’un sujet et d’apprendre des choses», souligne celle qui a soumis sa candidature pour faire sa maîtrise.
De son côté, Louise Falstrault profite de cette exposition pour essayer d’autre forme d’art. Cette artiste, principalement connue pour ses toiles, présentera donc une sculpture.
Pour sa première participation à FemmExpo en tant qu’artiste et non slameuse, Sophie Dassy, a préparé un mobile intitulé L’arbre gynéalogique, conçu à partir de bois flottant. «C’est l’affiliation des femmes qui ressort de cet arbre», explique-t-elle.
Danielle Doucet a conçu une toile représentant une femme où chaque coup de rouleau est une marque qui la fait devenir plus femme.
Sharlene Giles veut participer à FemmExpo depuis plusieurs années. Cette fois-ci c’est la bonne. Cette intervenante en santé mentale a été fortement inspirée par le thème et a créé une sculpture-textile. La structure est en fil de fer renforcée par la suite par de l’aluminium. En tant qu’ancienne intervenante en maison d’hébergement pour femmes violentées, Mme Giles se dit très sensibilisée aux droits des femmes.
Horaire du 4 mars
15h
Marche en appui aux droits des femmes à Saint-André-Avellin
16h à 18h
Vernissage de l’exposition au Centre d’action culturelle
18h30
Souper et spectacle Au Vieux Chaudron. Il est possible de réserver directement au restaurant en mentionnant FemmExpo au 819 983-4414.
Voir plus de : Culture
Un 45e Salon du livre de l’Outaouais qui célèbre la littérature « À Voix Hautes »
Du 22 au 25 février 2024 aura lieu la 45e édition du Salon du livre de l’Outaouais au Palais des …
Partir à la volée : une création dramaturgique qui invite au voyage et à la rencontre
Les amateurs de théâtre pourront assister, le vendredi 26 janvier à Montebello à une lecture en 16 tableaux de la …
Montebello accueille un bonhomme carnavalesque connu
En 1954 naissait Bonhomme Carnaval, représentant du festival mythique d’hiver de Québec. Pour son 70e anniversaire, Bonhomme s’est permis une …