À compter du 18 janvier
Le passeport vaccinal exigé pour entrer à la SAQ et à la SQDC
Le 18 janvier, le passeport vaccinal sera obligatoire pour entrer dans une succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ) ou de la Société québécoise du cannabis (SQDC). D’autres restrictions sont imminentes pour les personnes non vaccinées contre la COVID-19 et bientôt, il faudra avoir reçu trois doses du vaccin afin d’avoir un passeport vaccinal en règle.
C’est ce qu’a annoncé en conférence de presse, le 6 janvier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.
« La semaine passée, on a annoncé des mesures qui étaient très difficiles pour les vaccinés – 90, 92% de la population. Cette semaine, on va annoncer des mesures pour les non-vaccinés », a mentionné M. Dubé. « On doit malheureusement les protéger contre eux-mêmes et protéger notre réseau de santé. Et je vais vous dire une chose: si les non-vaccinés sont mécontents de cette situation, il y a une solution très simple à leur portée, c’est de se faire vacciner. C’est gratuit et ça vous protège contre la maladie », a-t-il ajouté.
Le ministre a justifié sa décision pour préserver le système de santé, qui fait face à un afflux record de patients traités pour la COVID-19 depuis le début de la pandémie au mois de mars 2020. Le temps de vérifier l’applicabilité de cette mesure, Québec ajoutera à la SAQ et à la SQDC d’autres services et commerces non essentiels, comme les soins personnels, pour lesquels il faudra présenter un passeport vaccinal.
En outre, M. Dubé a précisé que dans les prochains mois, il faudra avoir reçu trois doses du vaccin contre la COVID-19 pour avoir un passeport vaccinal valide. « On va donner le temps aux personnes d’aller chercher leur troisième dose dans le mois de janvier, février, j’espère le plus rapidement possible (…). »
« Raz-de-marée »
La conférence de presse du ministre Dubé s’est tenue alors que dans sa plus récente mise à jour sur les risques d’hospitalisation et sur les projections des besoins hospitaliers, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a dressé un sombre tableau des jours à venir.
« La vague Omicron, c’est vraiment comme un raz-de-marée qui est en train de déferler (…) et le Québec n’y échappe pas. Je vous dirais que la situation en ce moment, elle est très, très, très difficile. » – Christian Dubé
Selon l’institut, 3 000 lits pourraient être nécessaires d’ici deux semaines pour traiter les patients atteints de la COVID-19 au Québec. Pour les soins intensifs, l’INESSS s’attend à 400 lits occupés.
« On ne voit pas encore de plateau d’inflexion. Donc, non seulement on voit une augmentation, mais on n’a pas encore vu de plateau », a commenté le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Dubé a voulu tempérer ces chiffres en rappelant qu’ils ne prenaient pas en compte les plus récentes restrictions sanitaires imposées par le gouvernement le 30 décembre, comme le couvre-feu.
« Moi, ce que je crois, c’est qu’au cours des prochains jours, les différents scénarios vont être mis à jour et vous me connaissez: la minute qu’on a une meilleure visibilité de l’impact des grandes mesures qui ont été prises dans les derniers jours, les prévisions de l’INESSS vont être mises à jour. »
Il a fait remarquer qu’un pourcentage « assez élevé » de cas sont des personnes qui vont à l’hôpital pour une autre raison que la COVID-19, mais qui sont déclarées positives à l’entrée. Dans les deux dernières semaines, il s’agit de 40% des cas.
« Même si ces gens-là sont rentrés pour une autre raison, on va dire à peu près 800 personnes, ces gens-là on doit les traiter différemment aussi. On ne peut pas, à Sainte-Justine, faire l’accouchement d’une femme enceinte qui est COVID dans une salle à côté d’une personne qui n’a pas la COVID », a illustré le ministre Dubé.
Une « moins bonne visibilité » de la situation
Québec doit désormais se fier davantage sur le taux de positivité pour avoir une indication de la gravité de la situation plutôt que sur le nombre de cas, puisque les laboratoires ont atteint leur capacité de tester et que les tests en centres de dépistage ne sont plus accessibles qu’à des groupes bien précis.
Au moment de la conférence de presse du ministre Dubé le 6 janvier, le taux de positivité se situait aux alentours des 30%, « ce qui est du jamais vu » d’après le ministre.
Dans les prochaines semaines, une plateforme d’autodéclaration permettra aux Québécois d’enregistrer eux-mêmes le résultat d’un test positif.
De plus, la Santé publique procède à l’échantillonnage de tests PCR sur une base hebdomadaire.
« Je le répète: on a une moins bonne visibilité de la situation épidémiologique, mais ça ne veut pas dire qu’on navigue à l’aveugle (…) », s’est défendu le ministre.
20 000 travailleurs absents dans tout le réseau
Au plus fort de la première vague de COVID-19, le réseau de la santé avait dû composer avec l’absence de 12 000 travailleurs. Aujourd’hui, le chiffre grimpe à environ 20 000.
« On voit l’augmentation du nombre de malades dans nos hôpitaux, mais on voit qu’on perd encore plus de personnel tous les jours. Donc, c’est la pire combinaison qu’on peut avoir », s’est lamenté M. Dubé, en soulignant que « tout le monde est épuisé dans le réseau et avec raison ».
Le ministre a expliqué travailler à trouver du personnel supplémentaire afin que le réseau puisse au moins se rendre à 2500 patients traités pour la COVID-19 dans les deux prochaines semaines. « On est à 2 000 ce matin, avec les nouveaux chiffres. On a de la place pour aller avec d’autres niveaux (…), mais en plus, ce que je suis en train de faire avec mes collègues du ministère du Travail et du Conseil du Trésor (…), on est en consultation en ce moment avec les syndicats (…) pour qu’ils nous aident à aller chercher le personnel nécessaire (…) pour, au moins, aller ajouter un autre 1 000 lits supplémentaires. »
Selon M. Dubé, les discussions sont positives et les deux parties tiennent compte de la gravité de la situation.
Pfizer ou Moderna?
« S’il y a une chose qu’on doit retenir du point aujourd’hui, c’est vaccination troisième dose », a poursuivi M. Dubé.
« On est chanceux au Québec, on ne manque pas de vaccins. Mais il y a un enjeu en ce moment, on n’est pas capable d’avoir et du Pfizer et du Moderna dans tous nos centres. »
Il a encouragé les gens qui refusent de prendre le Moderna en attendant de pouvoir recevoir le Pfizer à reconsidérer leur position au regard de la situation actuelle. « Les deux vaccins sont excellents », d’après le ministre. « Si on vous offre un Moderna, il est aussi bon qu’un Pfizer. »
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