Une agriculture outaouaise plus verte et tournée vers un avenir proche
À l’instar des autres régions québécoises, l’Outaouais pourra et devra verdir davantage ses pratiques pour un mieux-être environnemental et même entrepreneurial grâce aux plans d’action régionaux lancés par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).
Le but demeure de tout concilier : une activité agricole durable, respectueuse de son environnement et la préservation des ressources ; tenir compte de la santé des personnes et des besoins des consommateurs.
C’est une transition étape par étape. S’inscrivant dans le Plan d’agriculture durable (2020-2030), ce plan-ci vise à atteindre cinq objectifs, d’ici 2025, qui seront aussi des enjeux pour l’Outaouais :
- Utilisation raisonnée des pesticides : réduire l’usage des pesticides et leurs risques pour la santé et l’environnement : une réduction de 500 tonnes de pesticides et une baisse de 40% des risques sur la santé et l’environnement.
- Maintien et amélioration de la santé des sols. Concernant les superficies cultivées, 75 % d’entre elles devront être couvertes en hiver par des cultures ou des résidus de cultures.
- Application optimale des matières fertilisantes. Réduction de 15 % des apports de matières fertilisantes azotées sur les superficies en culture.
- Maintien de la qualité de l’eau en présence des activités agricoles et optimiser la gestion de l’eau. Amélioration de l’indice de santé benthos (NDLR : le fond des eaux, lieu de vie des animaux ou végétaux marins par opposition au pélagos composé par ceux évoluant à la surface ou proche d’elle) des cours d’eau dégradés d’une classe ou de 15 unités. Réduction de 15 % de la concentration en phosphore total des cours d’eau.
- Préservation et amélioration de la biodiversité en milieu agricole. Doubler les superficies agricoles aménagées (bandes riveraines élargies et haies brise-vent) favorables à la biodiversité.
L’Union des producteurs agricoles se réjouit de ce nouveau plan sur lequel le MAPAQ investit 25 millions de dollars. « C’est le budget alloué à la catégorie «Transfert, formation et accompagnement» à laquelle appartiennent les plans d’action régionaux », explique Alexandra Houde, attachée de presse au Cabinet du MAPAQ.
Y aura-t-il un suivi régulier ?
« Les plans d’action régionaux seront évolutifs puisque mis à jour chaque année. Tout comme le Plan d’agriculture durable (PAD), ils s’échelonneront jusqu’en 2025. À ce moment-là, un bilan livrera une analyse exhaustive qui permettra d’ajuster le déploiement du PAD pour la période 2026-2030 », détaille-t-elle.
« C’est une bonne nouvelle pour le secteur agricole outaouais, une reconnaissance de l’apport des producteurs agricoles dans la préservation de l’environnement. C’est un renforcement positif beaucoup plus porteur et durable que l’approche coercitive », réagit Stéphanie Forcier, conseillère en communication à la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides.
Mme Forcier parle d’expérience : « en agro-environnement, le vécu sur le terrain démontre que les meilleurs résultats s’obtiennent quand les producteurs ont un accompagnement adéquat et peuvent s’impliquer dans la recherche de solutions. »
La conseillère préconise un suivi complet et pragmatique : « le soutien devra être bonifié de façon importante si nous voulons accélérer encore plus le virage écologique; l’aide financière devra aussi être pérennisée car le Plan d’agriculture durable s’échelonne sur dix ans. Le ministre Lamontagne a fortement insisté sur la simplicité du programme et, si tel est le cas, ce sera accueilli positivement par les entreprises agricoles qui déplorent que, trop souvent, la lourdeur administrative représente un frein pour appliquer. »
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