En collaboration avec Yannick Boursier
Les dossiers brûlants de 2022
Davide Buscemi (dbuscemi@inmedias.ca)
Les sujets d'actualité de l'an dernier feront encore couler de l’encre en 2022. Et à l’instar des séries télévisuelles, nous connaîtrons une deuxième saison, des rebondissements palpitants et peut-être quelques épilogues pour certains dossiers urgents.
La relance de Fortress fort attendue
À Thurso, tous les yeux sont rivés sur l’usine Fortress et sa reprise souhaitée au courant de 2022. Quelque 400 millions de dollars ont été investis et le nouvel acquéreur, qui devrait être prochainement sélectionné parmi quatre prétendants, devra injecter une centaine de millions supplémentaires. Cette papetière, qui faisait travailler quelques centaines d’employés, a cessé ses activités à l’automne 2019. Depuis lors, la situation a oscillé entre attente et timides tentatives de relance. Le maire de Thurso et préfet de la MRC Papineau, Benoît Lauzon, espère que la reprise se fera sous peu sous l’impulsion du gouvernement du Québec qui devrait, au plus vite, choisir l’heureux élu parmi les quatre candidats. Quand les cheminées de Fortress enfumeront-elles à nouveau l’air thursolien ? Affaire à suivre.
Les TIAM
La confirmation de territoires incompatibles avec l’activité minière (TIAM) est possiblement un des dossiers les plus importants cette année pour la MRC de Papineau en particulier. Le but est de protéger des aires en indiquant que l’activité minière y est interdite. Le problème est que Québec a sa vision de ces territoires et la MRC la sienne. Cette dernière veut la protection complète autour des lacs, entre autres. Les propositions de TIAM de la MRC de Papineau ont été refusées par Québec jusqu’à maintenant, mais une décision devra venir vite. Le gouvernement a mis un moratoire sur les demandes de nouveaux claims pendant les discussions sur les Tiam, mais ce moratoire ne durera pas toute la vie. Québec peut le retirer et ainsi tout le territoire ou presque sera accessible à des claims miniers.
Une mesure plus radicale est préconisée par la MRC de Papineau : que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement intervienne sur tout projet minier ; cela empêcherait toutes les que-relles futures, en amont. Ce qui n’est pas le cas présentement…
La Maison de la famille close temporairement
Institution fondée en 1996, la Maison de la Famille Petite-Nation a fermé ses portes en novembre dernier. L’activité est suspendue jusqu’à nouvel ordre et en phase de restructuration. Un départ des responsables (et d’autres postes inoccupés) a causé cet arrêt. La Maison est un organisme important dans la Petite-Nation : elle distribue des vivres, des vêtements et favorise le lien social. Il leur importe de briser l’isolement, d’offrir un support émotif, du répit aux parents, améliorer la qualité de la relation parents/enfants et renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté. En attendant que la Maison rouvre, la Banque Alimentaire Petite-Nation se chargera de nourrir les plus démunis. Cette fermeture provisoire s’est produite inopportunément, à l’approche de Noël. Les familles de Petite-Nation et a fortiori les personnes isolées de modeste condition espèrent que la Maison reprendra du service rapidement.
Manque de bras et de cerveaux
La situation de la main-d’œuvre inquiète les autorités outaouaises et gouvernementales. Le problème n’est pas nouveau, mais cela s’est aggravé avec la pandémie. Et la pénurie de main-d’œuvre se prolongera, à n’en pas douter, car Mister Covid nous accompagnera cette année encore. Cette pénurie affecte un large spectre du monde du travail. Qu’il s’agisse du transport scolaire au Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées où le manque de personnel se fait sentir. Des circuits ont dû être retardés. Pour pallier ce manque de bras, quiconque apte à conduire un autobus, comme des mécaniciens ou autres, a été sollicité. Certaines professions souffrent d’un roulement chronique comme la restauration ou l’hôtellerie.
L’Outaouais vieillissante par ailleurs, tente de recruter de jeunes travailleurs qui pourraient être séduits par les charmes naturels de la région, comme le rappelle Place aux jeunes Papineau. Autre moyen de lutte contre la rareté de la main-d’œuvre : l’immigration. Très récemment, la municipalité de Namur propose de faire venir des travailleurs belges de la Wallonie pour combler les postes dans le tourisme ou l’agriculture. Un retour aux sources puisque Namur fut fondée au XIXème siècle par des immigrants belges de… Namur.
Un bon matelas de points d’avance pour la Coalition Avenir Québec
Passées les élections fédérales et municipales, place aux élections provinciales à l’automne prochain. À un an des élections, François Legault jouit d’une avance confortable selon les meilleurs instituts de sondage, telle firme Léger. Son parti se situerait, selon ces dernières études, à 46-47 % (l’intention de vote francophone grimpe même à 52 %) ; les libéraux à 20, QS entre 11 et 14% et le PQ de 11 à 13%. Le Parti conservateur d’Éric Duhaime est plus bas, mais c’est le seul, avec la CAQ, en progression depuis 2018. Pour l’heure, l’opposition a une longue pente à remonter malgré une gestion critiquée de la crise sanitaire dans les CHLSD par le gouvernement actuel.
Hydro-Québec en croisade contre les pannes
Hydro-Québec se tient au courant des pannes d’électricité qui se répètent en Outaouais. Des rencontres sont prévues cette année entre un représentant d’Hydro-Québec et le conseil des maires de la MRC de Papineau afin de résoudre ces problèmes techniques. Dans la municipalité de Namur, les pannes sont récurrentes et même par beau temps et sans vent. Cette situation perdurerait depuis quelques années selon le maire Gilbert Dardel. Dans les bourgades avoisinantes, idem. Une section du site d’Hydro affiche un bilan des interruptions signalées par région avec des mises à jour quotidiennes qui, bientôt, verront peut-être le nombre des pannes en Outaouais fondre comme neige au soleil, dans le bon sens de l’expression.
Plus d’espace et de places scolaires
Le centre de services scolaire au Coeur-des-Vallées a déposé en septembre dernier une nouvelle demande d’agrandissement de l’école Saint-Coeur-de-Marie à Ripon. La réponse arrivera courant 2022. Les requêtes précédentes avaient été toutes refusées. À Ripon, un gymnase ainsi que plus de classes sont nécessaires pour les maternelles (4 ans) qui sont surchargées. À Papineauville, le CSSCV souhaite une reconstruction de l’école Saint-Pie-X pour 14 classes sur le terrain de l’école secondaire Louis-Joseph Papineau. Cette nouvelle construction règlerait aussi le problème d’espace à Montebello. Du côté de Thurso aussi il y a des enjeux d’espace au primaire en ce moment que le CSSCV devra regarder. Par ailleurs, dans le secteur de Buckingham, l’école Hormisdas-Gamelin présente un projet d’agrandissement important. Une demande a aussi été déposée pour un complexe de deux glaces près de cette école secondaire. Nul doute que nous reparlerons de ces infrastructures manquantes ou à rénover en cas de refus voire de simple statu quo.
Déchets ultimes
Ça fait quelques années que l’on attend une décision dans ce dossier. Après avoir présenté une étude préliminaire en 2020, il avait été question d’une décision sur la méthode et peut-être même sur l’endroit en 2021. Ça n’a finalement pas été le cas, mais les MRC ont confirmé la poursuite du travail pour trouver la solution pour le traitement ultime des déchets de toute la région localement. On devrait donc avoir du nouveau en 2022. L’objectif est de trouver une solution qui permettra d’éliminer l’enfouissement dans les prochaines années. La MRC de Papineau, dans son nouveau plan de gestion des matières résiduelles préliminaires qui sera présenté aux citoyens, confirme d’ailleurs sa volonté de participer à ce projet qui pourrait compter sur un volet important de valorisation énergétique. Mais indique que la technologie ne pourra pas être implantée sur son territoire à moins de modifier certaines règles.
Inondation
Les inondations ont touché plusieurs municipalités de l’Outaouais dans les dernières années et de nombreux citoyens sont en attente du travail des Bureaux de projets annoncés par Québec. Ces bureaux doivent évaluer les différentes options proposées par les villes et les MRC pour diminuer les risques d’inondation sur leur territoire et voir lesquels seront financés en premier. Le travail s’est finalement amorcé à l’automne dans ces bureaux de projets. Sur le territoire, deux bureaux seront impliqués. Une grande partie de l’Outaouais sera dans le Bureau de projet de la rivière des Outaouais Ouest. Quelques municipalités au nord de la Petite Nation seront plutôt touchées par le Bureau de projet de la rivière des Outaouais Est. On devrait donc voir en 2022 des annonces sur les investissements qui auront été ciblés par les équipes.
Hôpital
Un nouvel hôpital a été annoncé en octobre 2020 en Outaouais. À ce moment, le ministre de la Santé Christian Dubé, avait fait part de son souhait de voir le dossier d’opportunité terminé à l’intérieur de 12 à 18 mois. Ça nous amène donc en 2022. Outre la question de l’emplacement qui fait beaucoup jaser, ce dossier d’opportunité devrait aussi parler du rôle des autres hôpitaux sur le territoire, notamment l’hôpital de Papineau. Il est certain que l’arrivée d’un nouvel hôpital va apporter une réorganisation. Mais de quelle nature ? C’est la réponse qui est attendue. Lors de l’annonce de l’arrivée de l’hôpital, La PDG du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), Josée Filion, avait indiqué qu’il y aurait toujours des services de proximité dans les autres hôpitaux.
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