Microbrasseries du Québec
Une industrie sous le signe de la collaboration
L’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ) célébrait ses 30 ans l’an dernier et un regard sur les dernières décennies permet de réaliser que la culture de la bière au Québec est en pleine expansion et qu’il y a encore de la place malgré la compétition sur les tablettes! On profite de la Journée internationale de la bière, célébrée au mois d’août, pour faire un tour d’horizon avec Marie-Ève Myrand, directrice générale de l’AMBQ.
Saviez-vous qu’il existe pas moins de 283 entreprises brassicoles au Québec (dont 22 dans les Laurentides, 8 dans l’Outaouais et 1 dans Lanaudière) et que 40% des microbrasseries au Québec ont vu le jour dans les cinq dernières années? « Au début des années 2000, alors qu’il existait une centaine de microbrasseries, on se posait les mêmes questions qu’aujourd’hui, c’est-à-dire, y a-t-il encore de la place pour tout le monde?, souligne Mme Myrand. Si on se compare à d’autres provinces ou États, on voit que notre part de marché est de l’ordre de 15% alors qu’aux États-Unis par exemple, ça frise le 30%. »
Selon la directrice, le dénominateur commun des acteurs de cette industrie (qui est loin d’être la plus lucrative) c’est la passion qui les anime. Ils sont fiers de leurs produits et ont toujours hâte de les faire découvrir.
« On remarque un fort esprit de collaboration entre les microbrasseurs qui mettent en commun leur savoir-faire. On aime d’ailleurs utiliser le terme copétition pour exprimer la belle complicité et l’entraide! Plusieurs se déplacent pour développer des brassins collaboratifs et travaillent ensemble, sans se dévoiler tous leurs secrets bien sûr! »
Un chercheur du HEC s’intéresse d’ailleurs depuis quelques années à cette camaraderie et cet esprit collégial dans l’industrie brassicole québécois.
« Il n’y a pas de meilleure façon de découvrir le Québec qu’en visitant les microbrasseries de la province en sortant des sentiers battus. Non seulement on peut explorer des villes et villages (30% des microbrasseries s’implantent dans des municipalités de moins de 10 000 habitants), aller à la rencontre des artisans, déguster d’excellents produits brassicoles, mais aussi d’autres produits du terroir qui sont mis en lumière par les microbrasseries. » Marie-Eve Myrand
« Les plus gros chefs de file dans une catégorie deviennent des ambassadeurs et tirent les autres vers le haut, ajoute Mme Myrand. Ils permettent une accessibilité et les microbrasseries peuvent mieux se positionner auprès de consommateurs qui s’éveillent et deviennent plus curieux. »
De leur côté, les détaillants spécialisés, les petits comme les grands, deviennent selon Mme Myrand une façon d’aller chercher un service-conseil, un peu comme à la SAQ pour le vin. C’est un bon point de départ pour s’initier aux produits de chez nous.
La pandémie a apporté son lot de défis pour les microbrasseries, principalement au niveau du changement de canal. En effet, avec les restaurants et les bars, normalement 25 à 30% de la production est dirigée vers des fûts. L’approvisionnement en canette a donc été un enjeu au cours de la dernière année.
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