Début d'année difficile pour les commerçants
Manque de personnel en cuisine : un enjeu pour les restaurants locaux
En un peu plus d’une semaine, deux restaurants de la région ont annoncé fermer en raison du manque de personnel dans les cuisines. La difficulté de trouver des chefs et des plongeurs nuit à la stabilité des établissements.
Le Lala Bistro, dans le secteur Buckingham, et le Café Bistro Léo, à Thurso, expliquent que la pénurie d’employés pour préparer et nettoyer les plats a pesé pour beaucoup dans leur décision de cesser leurs activités.
Dans le cas du Lala, les propriétaires Martin et Carole Lajeunesse, frère et sœur, ont annoncé sa fermeture le 16 janvier sur Facebook, après 30 ans de services.
Certains ont d’abord émis l’hypothèse que la clientèle avait délaissé les lieux à cause de la vidéo faite par Mme Lajeunesse après l’incendie du restaurant Les 2 petits cochons le 24 mars 2023.
Les propos filmés de la dame en regard du triste évènement avaient soulevé un tollé dans la communauté.
Mme Lajeunesse dément l’affirmation. L’incident serait chose du passé et ne serait pas en cause dans la fermeture du Lala. « La vidéo a été truquée. La mienne ne durait pas longtemps. On a repris des bouts où je ris et on les a ajoutés », affirme-t-elle.
Difficile de trouver des chefs
En lien avec la fin des activités du Lala, Mme Lajeunesse mentionne bien sûr le contexte économique : « On devait rembourser 60 000 $ que le gouvernement avait donné pendant la COVID-19, après ça s’est enchaîné. »
Outre le remboursement de l’aide de Québec, qui s’est malheureusement transformé en une dette pour plusieurs commerces, l’afflux de clients s’est fait moins régulier, et le restaurant s’est mis à rouler à perte.
Mme Lajeunesse assure que des clients fidèles étaient toujours au rendez-vous, mais parce qu’il manquait du monde en cuisine, elle devait parfois ouvrir les portes plus tard qu’à l’habitude. Éventuellement, elle a « pris la décision de fermer pour dîner », indique-t-elle.
Le Lala, au plus fort de son achalandage, offrait les trois repas de la journée en plus d’un traiteur. Pendant deux années, durant la COVID-19, il n’y avait que deux personnes aux fourneaux « du matin au soir », selon la dame. Après, ce fut les plongeurs qui manquaient à l’appel.
« Si je n’avais pas été cheffe propriétaire, on aurait fermé depuis longtemps » – Carole Lajeunesse
« Où sont les gens ? »
À une vingtaine de minutes environ du Lala, le Café Bistro Léo, seul restaurant de son genre à Thurso, a lui aussi annoncé fermer ses portes… pour le moment.
La décision, rendue effective le 14 janvier, est dite « temporaire » par les trois propriétaires. L’un d’eux, Sylvain Parent, a discuté de la situation avec L’info.
La difficulté d’embaucher des gens en cuisine se ferait sentir depuis les débuts. « C’est plus difficile de demander aux gens de travailler la fin de semaine », fait savoir M. Parent. Le domaine de la restauration est exigeant et les heures peuvent parfois dépasser le cadre habituel de bien des métiers.
M. Parent et ses partenaires ont acheté le Café Bistro Léo, anciennement le restaurant Maxime, en 2021. Ils avaient alors procédé à des rénovations en plus d’un agrandissement à l’arrière de la bâtisse.
C’est autour de novembre 2022 que les opérations ont commencé à se faire plus régulières et l’établissement, à se bâtir une clientèle.
Il y a quelques mois, la donne a changé. On n’arrivait pas à trouver assez d’employés pour préparer les plats. Vers la fin de l’été 2023, M. Parent indique que leur dernier chef à « donner plusieurs heures » a quitté l’équipe. Le service a ralenti.
Les heures d’ouverture sont devenues moins précises. « Il y avait un manque de cohérence », lance M. Parent en soulignant que la situation a fait fuir des clients.
Avec les annonces de fermeture pour plusieurs restaurants, comme la microbrasserie Les Brasseurs du Temps, on aurait pu croire que de nombreuses personnes qualifiées seraient en quête d’un autre emploi dans le domaine.
L’appel pour des employés en cuisine est néanmoins resté sans réponse. « Où sont les gens ? », se demande M. Parent.
En attendant, Carole Lajeunesse, du Lala Bistro, dit prendre du temps pour se reposer et réfléchir à son prochain défi. Quant à M. Parent et à ses partenaires, ils ont mis leur restaurant en location. Ils recherchent des gens prêts à louer l’endroit, encore tout équipé, et à reprendre les services. M. Parent fait part de l’intérêt que certains auraient déjà manifesté. Reste à trouver la bonne personne.
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