Le spectacle poético-musical « Ligne d’écoute » interroge les limites des institutions psychiatriques
Le 16 décembre dernier à Gatineau, l’autrice de Chénéville Charlotte l’Orage et le duo iLenka — composé de Robert Piette et Carole Meneghel — ont proposés une performance artistique autour de réflexions liées à la santé mentale et aux violences vécues au sein d’institutions psychiatriques. « Lignes d’écoute », c’est une tempête d’émotion soutenue par une composition musicale, où le public a lui aussi son mot à dire.
C’est dans la salle de l’espace René-Provost à Gatineau que les spectateurs se sont retrouvés sous une lumière mauve. Des instruments de musiques et des livres jonchent le sol. Sur scène, les trois artistes qui viennent de terminer une résidence de 15 jours à la Maison Fairview ont développé une complicité qui saute aux yeux. Ils se sont rencontrés lors d’un « speed dating créatif » organisé par l’Avant-Première et la Maison des arts littéraires. Ils ont décidé d’embarquer ensemble pour mettre les mots (maux) en musique.
« Tous les trois, nous sommes dans la même recherche de conscientisation et d’entraide, mais à travers des médiums différents. Ce n’est pas un sujet facile, mais il faut briser les tabous », note le musicien.
Un dialogue entre mots et musique
Les mots de Charlotte l’Orage, tirés de son recueil de poésie, « Ligne d’écoute » ont fait vibrer la corde sensible des deux musiciens, qui ont su trouver la justesse musicale adéquate en adaptant les mélodies selon la tonalité des textes déclamés. Tantôt rugissant et orageux, tantôt impuissants et désœuvrées.
« J’ai eu besoin d’écrire sur ce sujet. J’ai accompagné une amie souffrant d’une maladie mentale qui menait un combat contre les institutions psychiatriques dont les méthodes de soins peuvent être violentes, notamment lorsque c’est fait contre son gré », explique Charlotte l’Orage.
Santé mentale et processus de guérison
L’atmosphère est à la fois chaleureuse et électrique. Électrique parce que ce sont des sujets difficiles qui sont abordés : La solitude ressentie au bout des lignes d’écoutes, l’internement forcé, le labyrinthe d’incompréhension et de doutes. L’autrice parle de la difficulté d’accompagner une personne atteinte de troubles psychiatriques, de la violence, mais aussi du manque d’écoute et de reconnaissance. Comment guérir sans être entendu ?
Autant de questionnements autour de santé mentale qui sont posés directement au public, l’invitant à prendre la parole pour raconter sa propre expérience.
« J’avais envie que l’on puisse réfléchir ensemble pour essayer de trouver des solutions au système actuel en santé mentale. En tant qu’individu, il est important de se questionner et de se sentir concernés », conclut l’autrice.
Le spectacle s’est clôturé par un échange intimiste avec le public, lui offrant la possibilité de parler sans être jugé, mais surtout d’être écouté.
Le trio souhaiterait pouvoir poursuivre le développement du spectacle et le proposer prochainement dans différents lieux en Petite Nation.
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