L’Outaouais et le Québec mènent une guerre à l’insécurité alimentaire

Publié le 25 septembre 2023 par Davide Buscemi

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Davide Buscemi

Journaliste de l'Initiative de journalisme local | dbuscemi@infodunord.ca

«Éliminer la faim dans les écoles », tel fut l’intitulé d’une motion adoptée à l’Assemblée nationale, mi-septembre. C’est aussi le sens de l’opération « Aidons les enfants de l’Outaouais, une collation à la fois » de l’organisme Moisson Outaouais qui se poursuit jusqu’au 30 septembre.

Le directeur général de Moisson Outaouais, Armand Kayolo. (Photo gracieuseté)

La banque alimentaire Moisson Outaouais a la mission de lutter contre l’insécurité alimentaire en Outaouais. C’est le sens même de sa dernière campagne « Aidons les enfants de l’Outaouais, une collation à la fois ».

Cette initiative revient annuellement à la même période. « C’est la 5e édition de cette campagne. On veut souligner l’importance de l’accès à des collations saines pour aider les familles en difficulté financière. La rentrée scolaire est une période délicate », explique le directeur général de Moisson Outaouais, Armand Kayolo.

L’objectif était de distribuer un total de 22 000 collations. « Il reste quelques jours et nous avons déjà dépassé l’objectif en atteignant les 30 000 collations », se félicite M. Kayolo. Les collations sont importantes a fortiori pour les enfants, car elles fournissent l’énergie nécessaire, voire indispensable, quand on dépense beaucoup d’énergie tout au long de la journée.

Les collations, présentées dans des sacs, se composent de poires, de fromage, de compotes de pommes, de barres tendres à l’avoine et de berlingots de lait.
Moisson Outaouais constitue un allié des familles. « Cette campagne promeut le bien-être et allège le fardeau des parents sur la composition de la nourriture que leurs enfants apportent avec eux », poursuit le directeur général.

«Éliminer la faim dans les écoles»

La motion de Québec rejoint la campagne de Moisson Outaouais. Cette volonté s’inscrit dans un contexte difficile. « En pleine crise du coût de la vie, la faim gagne du terrain. Il va falloir travailler ensemble pour s’assurer que les élèves aient le ventre plein sur nos bancs d’école, c’est essentiel », déclare le porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois.

La motion rappelle que « l’accès des enfants à une alimentation saine est un facteur déterminant de l’égalité des chances et de la réussite éducative ».

L’insécurité alimentaire des enfants

Les derniers chiffres de Statistique Canada révèlent que plus du cinquième des enfants québécois vivent une forme ou une autre d’insécurité alimentaire.
Près de 12 % des enfants québécois subissent une forme modérée ou grave d’insécurité alimentaire.
Selon les banques alimentaires du Québec, 34% des bénéficiaires des banques alimentaires sont des enfants.

Dans les populations vulnérables qui font appel à l’organisme en Outaouais, on retrouve les travailleurs à faible revenu, les aînés et les étudiants. « C’est un nouveau phénomène dû notamment à la hausse des loyers. Et les salaires n’ont pas augmenté ou pas suffisamment », souligne Armand Kayolo.

Moisson Outaouais reçoit annuellement une subvention provinciale à travers le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Le directeur indique que cette aide représente 7% du total reçu. Le reste provient de campagnes et de dons offerts par des entreprises et des particuliers.

En chiffres

Près de 3 000 enfants reçoivent mensuellement de l’aide alimentaire.
Les ménages avec enfants représentent 46,4% des demandeurs de dépannage alimentaire.
Seulement 25% des 7 à 13 ans ont des lunchs équilibrés.

Malgré leur petit estomac, les enfants ont de grands besoins. Ils doivent manger toutes les 2 à 3 heures pour refaire le plein d’énergie.

Source : Banques alimentaires Canada et Les Banques alimentaires du Québec

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