Un réseau de stations de ravitaillement en hydrogène se développe au Québec

RPMweb | Samuel Tremblay-Michaud

Publié le 6 juillet 2023 par In Médias

Charbone Hydrogène, une entreprise spécialisée dans la fabrication d’hydrogène vert, prévoit développer un réseau de ravitaillement dès cet été au Québec.

La course à l’électrification des transports bat son plein. Les véhicules électriques, hybrides et hybrides rechargeables sont populaires, et les ventes de ces produits augmentent d’année en année. Pour poursuivre le développement de la mobilité électrique, plusieurs alternatives émergent dans le monde, dont l’utilisation de l’hydrogène comme source d’énergie pour le fonctionnement des véhicules de demain.

Presque totalement effacé de l’industrie de l’automobile canadienne, l’hydrogène est néanmoins un élément chimique de plus en plus présent dans le marché mondial. C’est d’ailleurs pour cette raison que Charbone Hydrogène, une entreprise spécialisée en la matière, ouvrira une première usine de production d’hydrogène vert à Sorel-Tracy au cours de l’été. L’entreprise compte également offrir une série de stations de ravitaillement en hydrogène au Québec.

De nouvelles stations dès cet été

Au cours d’une entrevue téléphonique exclusive avec RPM, le PDG de l’entreprise, Dave Gagnon, a dévoilé que Charbone Hydrogène a signé une entente de partenariat avec Filgo-Sonic. Cette entreprise, axée sur la commercialisation du mazout à l’échelle du Québec, sera un collaboratrice clé dans la distribution de l’hydrogène aux automobilistes québécois, selon Dave Gagnon. Effectivement, grâce à la construction de l’usine d’hydrogène vert et le partenariat avec Filgo-Sonic, le PDG est persuadé que plusieurs stations d’approvisionnement verront le jour au Québec à très court terme.

Selon l’information recueillie, Québec et Montréal seraient les deux premières villes du Québec à obtenir au moins un établissement de ravitaillement. Aucune quantité de stations n’a été confirmée, mais le PDG s’est montré optimiste lors de l’appel. De plus, il a exprimé qu’une station pourrait être mise sur pied à Toronto pour permettre aux automobilistes de parcourir le trajet entre Montréal et Toronto sans ennui.

Originaire du Saguenay, Dave Gagnon a aussi mentionné qu’il souhaitait sillonner la route de Montréal jusqu’au Saguenay au volant d’un véhicule à hydrogène. Il a d’ailleurs fait savoir que des projets sont en cours, et qu’une gare de ravitaillement pourrait également être fonctionnelle dans la région du Saguenay à très court terme.

L’hydrogène vert

Bien que la vente de véhicules à hydrogène soit toujours marginale, Daniel Charrette, chef des Opérations de Charbone Hydrogène, croit que cet élément chimique reste une alternative très intéressante dans la course à l’électrification des transports. Il précise néanmoins que l’hydrogène est une solution viable, tant qu’il est fabriqué avec une source d’énergie renouvelable. Le spécialiste ajoute que cette énergie sera d’abord utilisée dans le domaine du transport lourd.

Selon Daniel Charrette, l’hydrogène du type bleu ou gris, créé à partir d’énergie non renouvelable, génère 10 kilos de GES pour 1 kilo de production. En contrepartie, l’hydrogène vert n’émettrait aucun GES pour le même kilo de matière fini. Grâce à l’utilisation de l’hydroélectricité, Charbone promet donc de fabriquer uniquement de l’hydrogène vert, ce qui en ferait un meneur dans l’industrie aux yeux de l’entreprise.

Moins de matériaux rares

Ceci voudrait donc dire que l’hydrogène vert serait une source d’énergie propre pour alimenter la pile à combustible des futurs véhicules électriques. De plus, l’hydrogène permettrait de diminuer l’impact des matériaux rares se trouvant dans les batteries actuellement offertes sur le marché. Souvent pointé du doigt comme source de pollution importante dans la conception des véhicules électriques, l’hydrogène pourrait donner aux constructeurs d’automobiles la chance de réduire la taille des batteries dans leur produit. Selon Daniel Charrette, la batterie des véhicules à hydrogène utiliserait 10 % des matériaux rarissimes qu’on trouve en ce moment dans l’industrie.

Par ailleurs, Charbone explique que l’hydrogène se veut un complément aux diverses technologies sur le marché. Toujours selon Dave Gagnon, l’hydrogène s’attaque en réalité à l’énergie fossile pour permettre aux automobilistes d’obtenir une source de ravitaillement simple, rapide et efficace. Grâce à une association avec le constructeur Hyundai, Charbone a mis la main sur 3 exemplaires du Hyundai Nexo, le véhicule à hydrogène du constructeur sud-coréen. Celle-ci promet 600 kilomètres sur un seul plein, et Dave Gagnon précise qu’il n’a besoin que de 5 minutes pour remplir le réservoir du véhicule. Le plein du réservoir, d’une capacité de 5 kilos, coûte 90 $ au prix du kilo d’aujourd’hui.

Hors de tout doute, Charbone Hydrogène est convaincue que l’hydrogène vert est une solution à la mobilité de demain. Malgré tout, et après quelques questions pointues lors de l’entrevue téléphonique, la société reste toutefois bien consciente que l’hydrogène a encore beaucoup de chemin à faire pour avoir une place de choix dans le marché.

Charbone Hydrogène en est à la finalisation de son usine de production à Sorel-Tracy. Dave Gagnon a précisé que l’objectif de Charbone consistait à ouvrir deux autres usines à moyen terme, soit au Manitoba et aux États-Unis, mais que l’entreprise allait consacrer principalement son énergie à la province du Québec pour le moment.

EN RÉSUMÉ :

Des stations de ravitaillement en hydrogène à Montréal, Québec, Toronto et Saguenay sont attendues prochainement.
Un partenariat avec Filgo-Sonic a été conclu.

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