Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées (CSSCV)
Conditions de travail exécrables : le personnel veut quitter en grand nombre
Un total de 39% des employés de soutien du Centre de services scolaires au Cœur-des-Vallées envisageaient de quitter leur emploi du fait d’un climat de violence et d’un état d’épuisement, apprend-on dans un sondage réalisé au mois de janvier dernier qui portait sur leur réalité vécue lors des six derniers mois.
Perpétrées par les élèves, les violences sont tant physiques que psychologiques. S’ajoutent à cela un épuisement émotionnel ressenti par quasiment deux tiers du personnel de soutien et une surcharge de travail exprimée par une grande majorité des employés (plus de la moitié à un peu moins des deux tiers) contraints de puiser dans leur temps de pause ou d’augmenter leur temps de travail pour effectuer leurs tâches.
Ces résultats inquiètent. « Le personnel de soutien scolaire […] est épuisé, surchargé et victime de violence. Pas étonnant qu’une bonne partie d’entre eux pensent à quitter en grand nombre ! Clairement, les « solutions » patronales unilatérales des dernières années n’ont pas réussi à faciliter le travail des employés de soutien », a déclaré par communiqué la présidente du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Annie Charland.
L’état des lieux n’étonne pas vu les conditions de travail vécues. « […] Les élèves sont à l’école à temps plein et la moitié de notre personnel est à temps partiel ! Il est donc difficile de mettre en place des solutions efficaces. […] De plus, nous entendons beaucoup parler de la violence vécue par le personnel de soutien aux quatre coins du Québec depuis que certaines données de ce sondage ont été rendues publiques et c’est hélas pas mal partout pareil. […] Il est temps d’agir, et vite […] », a renchéri la présidente par intérim du Syndicat du personnel de soutien scolaire au Cœur-des-Vallées, Josée Danis.
Le sondage en détails
- 62 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
- 35 % affirment avoir vécu de la violence psychologique de la part d’élèves ;
- 31 % affirment avoir vécu de la violence physique de la part d’élèves ;
- 39 % ont envisagé de quitter leur emploi ;
- 63 % travaillent durant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
- 54 % effectuent du temps supplémentaire pour effectuer leurs tâches ;
- Le ratio d’enfants par éducatrice n’est pas réduit pour tenir compte des enfants d’âge préscolaire et de ceux ayant des besoins particuliers.
Un coup dur pour la région
Ces envies de démission ne sont pas une bonne nouvelle pour la région. « C’est vraiment inquiétant. Ces gens ne veulent pas quitter leur emploi car ils ne l’aiment plus, mais bien en raison des conditions de travail de plus en plus difficiles ! Il n’y a qu’une solution, c’est écouter les gens sur le terrain et ne pas imposer des mesures qui ont démontré leur insuffisance à atténuer la pénibilité du travail du personnel de soutien scolaire », s’emporte le président du Conseil central de l’Outaouais – CSN, Alfonso Ibarra Ramirez.
Joint à cet effet, le secrétaire général du CSSCV, Jasmin Bellavance, n’a pas voulu commenter affirmant qu’ils sont présentement en négociation.
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