La championne de boxe de Saint-André-Avellin
Une autre victoire pour Vanessa Lepage-Joanisse, la revenante au grand cœur
La boxeuse native de Saint-André-Avellin, Vanessa Lepage-Joanisse, rentre à peine du Mexique avec une belle victoire dans sa besace après une grosse traversée du désert. Entrevue avec une championne revenue du diable Vauvert.
Son adversaire aurait dû être une autre compétitrice. Mais, qu’importe. Le long entraînement avait bien préparé la combattante originaire d’en Petite Nation, dure au mal, malgré les conditions difficiles de la ville de Cuernavaca (centre sud du Mexique) située à 1500 mètres d’altitude. Test réussi pour les poumons !
Avant ce combat et grâce à la victoire précédente (23 mars à Montréal), elle était classée 4e mondiale en attendant que sa victoire expéditive en terre mexicaine soit enregistrée. Les progressions s’effectuent rapidement du fait du faible nombre de concurrentes dans cette catégorie (180 livres) féminine.
Ce fut une victoire rapide, mais la poids lourd, forte d’un tempérament d’airain. aurait préféré quelques rounds de plus pour parfaire sa préparation : rien ne remplace les conditions physiques d’un combat.
La déchéance et la renaissance
Avant cette préparation et le retour aux jabs et aux esquives, il y eut une perte de poids phénoménale en plusieurs étapes (de 315 à 182 livres !). Les trajectoires de vie dans la boxe sont, tout de même, très particulières.
Souvent, elles empruntent des voies sinueuses et escarpées, avec des fossés vertigineux : des sommets aux bas-fonds de déchéance noire, de mélancolie et vice versa, à l’image d’Arturo Gatti ou de Mario Cusson un boxeur québécois des années 80.
Âgée de 27 ans, Vanessa Lepage-Joanisse se fait l’écho de ces destins dans le contexte actuel. « Ce sont des discussions qu’on a eues en équipe récemment. Il y a les médias sociaux qui nous propulsent, la lumière est sur nous, mais le jour où tu arrêtes ta carrière, t’as l’impression de n’être plus rien », lâche-t-elle.
D’ailleurs, la boxe féminine commence à avoir plus d’ampleur, mais les inégalités salariales persistent avec la boxe masculine qui paraît plus spectaculaire aux yeux des gens.
« Le monde aime les knock-out, mais un combat sans knock-out peut être tellement plus beau au niveau de la technique », explique cette boxeuse professionnelle.
Tel le Sphinx, elle renaît de ses cendres
En 2017, elle perd un combat contre une autre Mexicaine qui finira sanctionnée pour dopage trois ans plus tard. L’année suivante, l’Avellinoise est sérieusement blessée dans un accident de la route. Là commence la lente et longue traversée du désert jusqu’au sursaut, début 2020.
Deux ans plus tard, le poids est revenu à la normale et la silhouette est celle d’une athlète dont l’entraîneur, Stéphane Joanisse, ne présente aucun lien de parenté avec sa protégée.
Encore un bon quatre ans de compétition
Mme Lepage-Joanisse compte encore boxer quatre ans environ avant de raccrocher les gants. Si, côté masculin, nombreux sont ceux qui officient au-delà des 35 ans, côté féminin, la question de la maternité peut se poser.
C’est le cas pour l’Outaouaise déjà habituée aux enfants, dans le civil, en tant qu’éducatrice dans un Centre de la petite enfance (CPE). « Les enfants, j’adore ça. J’en ai toujours voulu. Je ne veux pas passer à côté de ça. C’est important dans ma vie. J’ai un beau-fils aussi qui va avoir bientôt 7 ans », confie-t-elle.
Le prochain gala, toujours organisé par Eye of the Tiger Management, devrait se tenir en septembre, en Outaouais, pour cette résidente de Mont-Laurier.
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