Maison funéraire et cimetières
Les Jardins du Souvenir veulent transformer les cercueils en matières biodégradables
La maison funéraire Les Jardins du Souvenir a fait, le lundi 8 mai, une annonce peu commune : rendre leurs 16 cimetières plus respectueux de l’environnement en choisissant de transformer leurs cercueils et urnes métallique et plastique, en matières biodégradables, pour lutter contre la pollution des sols. Une initiative de développement durable novatrice qui a pour but de s’étendre au-delà des frontières de l’Outaouais.
La situation climatique actuelle et les enjeux liés à la pollution de l’air et des sols ne sont plus un secret pour personne. Si l’on a intégré le fait que les détritus n’ont pas leur place sous terre, qu’en est-il de la pollution des sols liés aux cercueils en métal et en plastique ?
Des cercueils biodégradables pour protéger les sols
Le directeur général des Jardins du Souvenir, Daniel Dezainde, souhaite mettre un terme à l’inhumation de milliers d’urnes et de cercueils composés de plastiques qui contribue à la pollution des sols.
« Une urne ou un cercueil en métal va mettre 500 ans à se dégrader, mais ils ne se décomposeront jamais véritablement. Les particules de métaux et plastiques vont continuer de polluer le sol et les nappes phréatiques pendant des centaines d’années », affirme-t-il.
Forte de ce constat, l’organisation diocésaine a entrepris ce virage vert il y a trois ans afin d’être en mesure de proposer aujourd’hui, dans ses 16 cimetières de l’Outaouais dont 4 situés dans la MRC de Papineau (Montebello, Fassett, Saint-Émile-De-Suffolk et Boileau), des cercueils et urnes dont les matériaux biodégradables seront en adéquation avec leur objectif écologique.
« Les défunts seront traités avec le même respect habituel, c’est essentiel pour nous, sauf que l’impact de leur contenant sera moindre. C’est du bon sens ».Daniel Dezainde
Inciter les cimetières paroissiaux du Québec à prendre le virage vert
M. Dezainde et son équipe se rendront le 10 mai à Saint-André-Avellin afin de rencontrer les représentants des cimetières paroissiaux pour les inciter s’ils le désirent à « emboiter le pas ». Le but étant pour ces derniers que le plus grand nombre de cimetières se rallie au mouvement en faveur de la cause écologique.
« Une fois que les gens seront informés, on espère que la logique va prévaloir et qu’ils vont suivre. Nous voulons après [en] Petite Nation nous rendre du côté de Maniwaki et Gracefield pour présenter notre projet », informe le directeur.
Il souhaite aussi aller au-delà des frontières outaouaises pour présenter l’initiative en participant au congrès annuel de l’Association des cimetières chrétiens du Québec qui aura lieu début juin.
Les précurseurs des cimetières du futur ?
M. Dezainde est formel : « Ça ne se fait pas ailleurs, c’est nous qui initions ça ! » Il est en effet rare d’entendre parler de la pollution produite par les contenants des défunts dans le monde, et pourtant, il se pourrait que le fait d’adopter différents matériaux ait un réel impact écologique quant au développement durable.
« Un cercueil, c’est 200 kilos de métal sous terre, mentionne-t-il. Il y a des alternatives qu’on n’avait pas il y a quelques années de ça. À présent, nous avons des urnes en sable, des cercueils en bois sans aucune vis ».
Lors du point de presse, l’archevêque de Gatineau, Monseigneur Paul-André Durocher, a cité un passage de l’encyclo Laudato SI’ du Pape François sur l’environnement.
« Le défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer ».
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