Vallée Jeunesse Outaouais
Vallée Jeunesse Outaouais un « Coup de pouce » pour les jeunes des secteurs défavorisés de la Petite Nation et de La Vallée-de-la-Gatineau
L’organisme communautaire Vallée Jeunesse Outaouais(VJO) a reçu un mandat du ministère de l’éducation afin de développer son projet « Coup de pouce jeunesse Outaouais » visant à faire le lien entre les jeunes ayant des difficultés, leur famille et l’école. Des intervenants seront déployés dans différents secteurs défavorisés et ruraux de l’Outaouais. Un petit projet qui devient grand !
L’annonce a été faite le jeudi 6 avril lors d’une conférence de presse à Gatineau par le directeur général de VJO, Luc Villemaire, qui n’a pas caché son enthousiasme.
« Au départ, il s’agissait d’un petit projet qui faisait partie de l’offre de service d’intervention en décrochage scolaire et social de Vallée Jeunesse Outaouais, mais grâce à ce mandat le projet va connaitre un développement d’envergure ».
Afin de cibler les milieux qui devaient bénéficier de façon prioritaire de ces services, une étude a été faite au sein des différentes MRC et des municipalités ayant un indice de vitalité économique faible. L’Outaouais en fait partie. À la suite de ce constat, le relevé des écoles secondaires de la région dont l’indice de milieu socio-économique est plutôt faible a été mis en corrélation avec la liste des MRC présentant des défis de virilisation. Différentes écoles ont été ciblées dans la MRC de Papineau ainsi que dans la MRC La Vallée-de-la-Gatineau et Pontiac.
Dans la MRC de Papineau, le projet s’implantera dans les écoles Sainte-Famille/aux Trois-Chemins à Thurso et Louis-Joseph-Papineau à Papineauville (CSS au Cœur-des-Vallées).
« On voit dans les régions éloignées comme [en] Petite-Nation qu’il y avait un réel besoin d’avoir des services supplémentaires. On reçoit beaucoup de demandes des jeunes, mais aussi de leurs parents crient à l’aide, parce qu’ils ne savent plus quoi faire », explique l’une des intervenantes, Camille Asselin-Laflamme.
« Parfois, ça ne se voit pas à l’école, mais à la maison le lien entre les parents et les enfants est brisé. En tant qu’intervenant, on cherche à faciliter les relations entre le jeune, sa famille et l’école. »
Camille Asselin-Laflamme
Dans La Vallée-de-la-Gatineau, ce sont les écoles secondaires du Cœur-de-la-Gatineau à Gracefield et de la Cité étudiante de la Haute-Gatineau (Maniwaki) qui pourront avoir recours à des intervenants pour aider les jeunes en difficulté.
Le décrochage scolaire, symptôme d’un mal être profond
Le coordonnateur régional, Jean Philippe Bérubé, explique que le décrochage scolaire est un symptôme qui prend naissance dans bien d’autres problématiques sociales, économiques, familiales qui entourent les jeunes et leurs familles. Le but du projet est d’avoir une vision globale des problèmes et difficulté qui poussent le jeune à décrocher à la fois au niveau scolaire, mais aussi sociale. Selon lui, il est nécessaire de travailler sur toutes ces différentes sphères à l’aide des intervenants, pour faire un état des lieux général qui permettra de trouver les solutions adéquates au cas par cas.
« On est très flexible, on fait de l’intervention familiale et individuelle. On rencontre les jeunes seuls, dans leurs familles, ou à l’école. On est là comme des collaborateurs, on ne dicte pas ce qu’il faut faire, on est à l’écoute des besoins », ajoute-t-il.
L’intervenante Nisrine Abd souligne qu’il y a des difficultés récurrentes, notamment les rapports conflictuels avec les jeunes et leurs familles. Les enjeux de santé mentale et de consommations sont aussi une problématique pour nombre d’entre eux.
« Le décrochage scolaire, l’absentéisme sont en effet les symptômes d’un problème beaucoup plus grand qui pousse le jeune à ne plus fonctionner dans l’espace scolaire. Le jeune ne se sent pas à sa place, il entre en conflit, ou s’isole. Nous l’aidons à mieux se connaitre, à verbaliser ses besoins », note-t-elle.
Depuis 2016, le projet Coup de pouce jeunesse, offre cette approche alternative aux jeunes entre 13 à 16 ans qui en ont besoin en mettant en place de nombreuses initiatives pour les remettre « sur les rails ».
« On est là pour initier (sic) un changement, pour permettre au jeune de se réconcilier avec lui-même, d’accepter sa réalité pour progresser, même si ça prend souvent plus de temps qu’un mandat. C’est une graine qu’on plante ! », conclut Mme Abd.
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