Haltérophilie
Manon Poulin, sportive engagée, haltérophile passionnée
Manon Poulin, 59 ans, est résidente de Duhamel. Athlète pluridisciplinaire, elle s’est essayée à différents sports avant de jeter son dévolu sur l’haltérophilie qu’elle pratique à haut niveau depuis 33 ans. Une décision qui lui sourit, elle qui vient tout juste de remporter deux médailles d’or en Nouvelle-Zélande. Entrevue.
Surnommée « la grand-mère de l’haltérophilie », le moins qu’on puisse dire de Manon Poulin, c’est qu’elle n’a pas froid aux yeux. Sportive de haut niveau, mère de deux enfants, entraineuse et coach sportif, elle dirige aussi une compagnie de gestion d’immeuble. « J’en ai fait des affaires », dit-elle.
Manon Poulin lors de la Coupe du Monde et Commonwealth d’Haltérophilie Maîtres en Nouvelle-Zélande. (Photo gracieuseté Jack Langmead)
Depuis son plus jeune âge, elle refuse d’être reléguée au rang de petite fille qui ne peut pas faire de sport, parce que c’est une « affaire de gars », comme c’était encore le cas il y a une cinquantaine d’années.
« Toute ma vie, j’ai combattu les préjugés liés au genre. Mes parents ne voulaient pas que je fasse du sport parce que j’étais une fille », s’exclame l’athlète.
Elle se souvient de sa mère qui refusait de la laisser jouer à la balle molle avec ses frères.
« Si on me disait qu’un sport n’était pas pour moi, j’y allais, pour prouver que je pouvais le faire ! Au final, j’y ai joué à la balle molle. Je suis même devenue, après des années, l’une des meilleures de la ligue ! » ajoute-t-elle fièrement.
Détermination et endurance, les clés du succès
La persévérance et l’endurance sont deux qualités qui l’ont suivi tout au long de sa carrière de sportive. Elle avait à cœur de s’affirmer et de prouver que les femmes ont leur place dans des sports considérés masculins. D’abord raillée à ses débuts, elle a finalement réussi à faire sa place dans le milieu majoritairement masculin de l’haltérophilie à force de rigueur et de volonté.
« J’ai ouvert beaucoup de portes qui m’étaient fermées. Je voulais montrer qu’une femme avait sa place dans le monde du sport. »
Manon Poulin
Ancienne compétitrice, coureuse cycliste au vélodrome olympique, compétitrice en gymnastique artistique, elle est passée par la musculation pour finalement tomber un peu par hasard sur ce sport qui deviendra le sien : l’haltérophilie.
Les premiers pas dans l’haltérophile
Mme Poulin explique s’être fait approcher par un entraineur en haltérophilie alors qu’elle faisait de la musculation avec une amie culturiste. Elle accepte d’essayer. Au bout d’une semaine d’entrainement, ce dernier lui propose de faire le championnat provincial. Elle refuse, mais il insiste.
« Je lui ai dit: “t’es malade, c’est trop tôt” ! Finalement… j’ai fait le championnat provincial, et j’ai gagné, dit-elle en riant. Cinq mois plus tard, je faisais le Championnat canadien senior et j’ai remporté la victoire ».
Une championne confirmée
Depuis, elle a enchainé les compétitions nationales et internationales avec de nombreuses victoires à son actif. La dernière en date, s’est déroulée en Nouvelle-Zélande, en mars dernier, pour la Coupe du Monde et Commonwealth d’haltérophilie Maîtres. Les charges atteintes étaient de 43 kg à l’arraché et de 50 kg à l’épaulé-jeté pour un total combiné de 93 kg.
« Le sport c’est 80 % de mental et 20 % d’entrainement, il faut trouver le bon équilibre. »
Manon Poulin.
Elle est revenue sur le sol canadien avec un doublé de médailles d’or.
« C’était un vrai défi à relever, et je suis vraiment fière d’avoir réussi », dit-elle.
Manon Poulin lors de la Coupe du Monde et Commonwealth d’Haltérophilie Maîtres en Nouvelle-Zélande. (Photo gracieuseté Jack Langmead)
Des projets à la pelle
Installée depuis trois ans à Duhamel, elle est à la fois coach sportive pour des enfants (le plus jeune à 5 ans !) des adolescents et des adultes et continue de s’entrainer en vue du Championnat panaméricain qui aura lieu en mai, suivi du Championnat canadien en juillet et du Championnat du monde en Pologne en aout.
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