Plein air
« Trapper c’est un mode de vie. » L’APTICO heureuse de sa Journée du trappeur 2023
Un grand rendez-vous des trappeurs de l’Outaouais s’est tenu le samedi 18 février à Gatineau. Malgré de nouvelles réalités quant au marché de la fourrure et un temps difficile durant la pandémie, cette Journée du trappeur montre une dimension de l’activité qui se transforme et qui demeure bien vigoureuse.
Le conseil d’administration, ainsi que les membres et les bénévoles de l’Association provinciale des trappeurs indépendants de l’Outaouais (APTICO) se réjouissent du succès de leur Journée du trappeur 2023 qui s’est tenue le 18 février au Centre communautaire Père-Arthur-Guertin dans le secteur Hull à Gatineau.
Cet événement est depuis plusieurs années le plus grand rendez-vous annuel des trappeurs à se tenir en Outaouais.
Sur place, des marchands d’équipements, des collecteurs de fourrures et des artisans présentaient leurs produits et services. Des ateliers, des conférences, des jeux pour enfants et des offres de mentorats faisaient aussi partie des activités de cette journée.
Le succès a dépassé les attentes, étant donné que l’APTICO n’avait pas été en mesure d’organiser son activité depuis février 2020 à cause des mesures sanitaires liées à la COVID-19. Vers 14h30 samedi, au moment d’écrire ces lignes, on constatait que c’est un peu plus de 250 visiteurs qui avaient enregistré leur présence au comptoir d’accueil, ce qui constitue une véritable source d’enthousiasme pour les organisateurs.
La Journée réunissait non seulement des trappeurs de partout en Outaouais, mais aussi d’autres, venus notamment des Laurentides, de l’Abitibi et de l’est de l’Ontario.
De plus, la présence d’un public curieux en quête d’informations sur le piégeage et le mode de vie des trappeurs s’est aussi bien fait sentir.
« Les trappeurs sont contents de se voir, ils échangent, déclare le président de l’APTICO Denis Vaillant. D’autres gens aussi sont venus chercher de l’information », se réjouit-il.
Une activité bien vivante et en pleine mutation
M. Vaillant est bien conscient que les réalités de l’activité de piégeage ne sont plus ce qu’elles étaient il y a 20 ans. Le marché de la fourrure s’essouffle et rien n’indique selon le président qu’il y aura une reprise.
Malgré ce constat, il note que la popularité du mode de vie des trappeurs demeure bien vivante.
« On a commencé la journée à 175 membres, on est rendu à près de 260, constate-t-il. Sur ce nombre, il y a beaucoup de nouveaux trappeurs, c’est une nouvelle génération qui arrive. »
« Le trappeur qui aujourd’hui suit sa formation et qui pense faire de l’argent avec ça, c’est pratiquement impossible, poursuit le président de l’APTICO. La vision qu’il faut avoir aujourd’hui c’est que c’est une activité qui est nécessaire puisqu’il faut qu’il y ait un certain contrôle de population de la faune qui soit faite dans de nombreux secteurs. »
Son de cloche similaire du côté des distributeurs d’équipement de piégeage. Selon le propriétaire du distributeur d’équipement Mactrap Marc Dussault, il y a de la relève malgré un contexte économique difficile. Sa position au sein d’une entreprise qui distribue de l’équipement spécialisé lui permet d’observer que beaucoup de nouveaux venus se procurent du matériel de piégeage et que leurs motivations ne sont pas les mêmes que celles des trappeurs du passé.
« Je vois un piégeage qui est différent de ce qui se faisait anciennement », lance d’emblée M. Dussault en précisant que si les trappeurs achètent désormais de moins grandes quantités, ils recherchent en revanche une meilleure qualité de produits.
Il explique que plus personne ne devient trappeur pour gagner sa vie et compare cette mutation de l’activité de piégeage à un sport de plein air comme la pêche et la randonnée.
« Aujourd’hui, pour nous, c’est un mode de vie : on va dans le bois, on capture, on mange, on revend ce qu’on attrape », conclut-il.
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