Forum de l’UMQ sur l’intégration des activités minières
Développement minier: Plus de pouvoirs aux municipalités demandent les maires
Plus de 200 politiciens municipaux, des représentants de la fonction publique du Québec, des représentants de l’industrie minière, des spécialistes de l’environnement et de collectifs citoyens se sont réunis le jeudi 26 janvier à Gatineau et ont adopté une Déclaration pour l’intégration harmonieuse des activités minières aux territoires et demande plus d’autonomie au gouvernement provincial.
Intitulé Intégration des activités minières: acceptabilité sociales et cohabitation, le Forum lancé par l’Union des municipalités du Québec conviait les représentants des municipalités de Québec ainsi que des acteurs importants du développement minier.
D’entrée de jeu, des représentants de MRC ont clairement exprimé l’idée que les municipalités demeurent objectives en ce qui a trait à l’exploration et à l’exploitation de minerais sur leur territoire.
Les municipalités reconnaissent que le sous-sol québécois est riche en ressources minières. Les représentants de l’industrie soulignent pour leur part que certains minéraux comme le cobalt, le graphite et le lithium qui sont abondants au Québec jouent un rôle important dans la fabrication de batteries utilisée dans l’électrification des transports et qu’ils seront essentiels dans le cadre de la transition énergétique.
Des graphiques projetés durant le Forum ont montré que depuis quelques années, l’acquisition de claims miniers augmente de manière fulgurante dans certaines régions du Québec, notamment dans Lanaudière, les Laurentides et l’Outaouais. Dans cette seule région, c’est une hausse de 211% depuis seulement les 18 derniers mois.
Compte tenu des activités multiples actives sur les territoires, comme la villégiature, le tourisme, l’agriculture et les habitations permanentes les municipalités souhaitent une modernisation et une adaptation aux réalités du sud du Québec de la Loi sur les mines et de l’article 246 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme.
Un des enjeux clés est que la désignation de territoires incompatibles avec l’activité minière (TIAM) échappe au contrôle des municipalités et des MRC.
Préoccupation du côté des MRC
Prenant part à une table ronde en compagnie du préfet de la MRC des Collines-de-l’Outaouais, Marc Carrière et du maire de Brébeuf et préfet de la MRC des Laurentides Marc L’Heureux, la préfète de la MRC de Matawinie et mairesse de Saint-Alphonse-Rodriguez, Isabelle Perreault a fait part de l’inquiétude citoyenne.
« Les résidents ont beaucoup d’inquiétudes au niveau environnemental », exprime-t-elle en évoquant la mine de graphite dans le secteur de Saint-Michel-des-Saints dans Lanaudière et les nombreux lacs et cours d’eau sur ce territoire qui constituent un bassin versant vers le fleuve Saint-Laurent.
« Ce qui nous interpelle, c’est l’inquiétude des gens, des maires et des mairesses parce qu’ils sont à l’écoute des citoyens », enchaîne Marc L’Heureux. « (La population) nous demande d’être en développement durable et d’être sensibles à l’environnement. »
M. L’Heureux s’inquiète du manque d’encadrement sur les territoires quant aux activités minières, notamment en matière de désignation de territoire incompatible avec l’activité minière (TIAM).
« On n’est pas contre l’activité minière, on veut juste qu’elle soit encadrée, qu’on soit assis ensemble pour la travailler avec le monde, la faire au bon endroit et de la meilleure façon. » – Marc L’Heureux
« C’est le vœu de notre population, on est là pour ça », poursuit-il.
Aux yeux de Marc Carrière, la question environnementale, la protection de l’eau et de la biodiversité constituent sans contredit d’importantes préoccupations citoyennes.
« Le conseil des maires, la MRC doit avoir les pouvoirs pour décider où sont les bons endroits », dit-il.
Le développement minier « peut-être gagnant-gagnant, mais doit être gagnant-gagnant pour les résidents, pour le milieu », conclut le préfet Carrière. « Il faut respecter la volonté du milieu, des citoyens, des MRC. »
En d’autres mots, ce que souhaitent ainsi les municipalités, c’est d’avoir leur mot à dire quant au développement minier en soulignant l’importance de protéger les zones de villégiature et certains écosystèmes. En tant que gouvernement de proximité, elles soutiennent être mieux en mesure de connaître les réalités propres de chacun des milieux et de gérer la cohabitation des multiples utilisateurs des territoires.
À cet effet le président de l’UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté a affirmé à son tour que les municipalités ne sont pas par principe ni en faveur, ni en défaveur de l’activité minière. Il a insisté avant tout pour exprimer clairement qu’elles sont explicitement, incontestablement et positivement en faveur de l’autonomie municipale en matière de planification du territoire.
Adoption de la Déclaration de Gatineau
La déclaration adoptée aux termes du Forum de Gatineau demande notamment au gouvernement de moderniser l’Orientation gouvernementale en matière d’aménagement du territoire (OGAT) relative aux activités minières en accordant plus d’autonomie aux municipalités en cette matière.
En résumé, on souhaite aussi une plus grande reconnaissance de la valeur économique, sociale et culturelle de la villégiature, des sources d’eau potable et d’inscrire en tant que principe l’acceptabilité sociale de projets miniers.
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