La presse hebdomadaire en Outaouais: près de 150 ans d’histoire!
Sylvain Dupras
Avec plus de 60 ans d’existence, L’info de la Basse-Lièvre et L’info Petite Nation font preuve de leadership dans le paysage de la presse hebdomadaire en Outaouais, qui compte près de 150 années d'histoire!
Pour mieux comprendre l’évolution de la presse hebdomadaire, Hebdos Québec a publié, en mai 2008, le chapitre Outaouais de l’Histoire de la presse hebdomadaire au Québec. Dans cet ouvrage, 35 journaux hebdomadaires francophones ont été recensés. Certains titres connus ne possèdent plus d’archives, portant ce nombre de journaux à environ une quarantaine.
L’on peut diviser en trois périodes cette histoire de la presse régionale: les journaux associés et financés par les partis politiques, de 1873 à 1925; les journaux vendus par abonnement, de 1925 à 1980; les journaux à distribution gratuite, dont la majorité font partie de groupes de presse, de 1980 à aujourd’hui. Un facteur ne change pas depuis le début toutefois: plusieurs journaux sont liés à la rentabilité d’imprimeries! La petite imprimerie du coin, à l’époque, et les imprimeries des groupes de presse de nos jours.
Le temps d’une élection!
Ainsi, de 1873 à 1925 en Outaouais, plusieurs journaux ont vu le jour, dont certains le temps d’une campagne électorale. Deux règles prévalaient: le propriétaire du journal était propriétaire d’une imprimerie et il devait recevoir l’appui financier des libéraux ou des conservateurs. En 1889, Le Spectateur s’est présenté comme le premier journal indépendant. Une indépendance qui durera deux ans seulement avec du financement des conservateurs en 1891, puis des libéraux en 1896. Ce journal aura été publié pendant 43 ans, un record pour les journaux de cette époque.
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Le contenu rédactionnel de ces premiers journaux est surtout axé sur les nouvelles nationales et internationales. Le contenu régional était souvent biaisé, selon les orientations politiques du journal. Et le tout dégénérait souvent en échanges houleux entre journaux hebdomadaires. La publicité tient une place peu importante, en volume, et les lecteurs retrouvent des chroniques diverses, comme des feuilletons, des recettes et autres.
En 1889, L’Écho de la Gatineau publie, le temps d’un été, un journal littéraire. Un groupe d’écrivains y publient leurs textes. Étrangement, le ratio de publicité est le plus élevé de l’époque. Le journal L’Interprète (1892-1894) retient également l’attention puisqu’il fut publié par Henri Bourassa qui devait fonder plus tard le quotidien Le Devoir.
Nouvelles de proximité
En 1925, Le Progrès de Hull est devenu le premier véritable journal hebdomadaire à offrir un contenu local et régional seulement. Ce fut également le premier groupe de presse en Outaouais puisque les fondateurs ont également fondé plus tard La Gazette de Maniwaki, Le Courrier de Papineau et La Tribune d’Argenteuil. La Gazette de Maniwaki détient le record de longévité avec 72 ans de parution entre 1929 et 2001. Le Progrès de Hull vivait des revenus publicitaires et de la vente d’abonnement. Ce groupe de presse était propriétaire de l’Imprimerie Le Progrès dans le secteur Hull de Gatineau.
Le second groupe de presse a vu le jour en 1958 avec la publication du Bulletin par Gérard Bonicalzi, propriétaire d’une imprimerie à Buckingham. Un an plus tard, il lance La Revue de Gatineau et, en 1961, La Petite-Nation.
Distribution gratuite
Dans les années 80, la distribution gratuite des journaux hebdomadaires, l’avancé technologique des méthodes de production et l’arrivée des groupes de presse ont changé la vocation des journaux hebdomadaires. Mieux structurés et maintenant rentables, les journaux hebdomadaires de l’ère actuelle jouent un rôle clé en matière d’information de proximité dans leur communauté. Le regroupement des forces aura permis de mettre sur pied des entreprises solides qui font l’envie de plusieurs communautés d’affaires et qui n’ont surtout pas à rougir face à la compétition des autres médias.
Le regroupement des forces aura permis la création de salles de nouvelles structurées pour permettre aux journalistes professionnels d’y livrer la meilleure information possible. Les équipes de vente, de production et de l’administration sont également solidement implantées et les gestionnaires bien encadrés dans leur travail.
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