Moratoire sur le territoire de la SÉPAQ dans la Réserve faunique La Vérendye
Le bonheur des uns soulève l’indignation des autres
Les Anichinabés qui revendiquaient un moratoire sur la chasse à l’orignal pratiquée sur le territoire de la SÉPAQ dans la Réserve faunique La Vérendye ont obtenu gain de cause avec l’arrêt de la chasse par les non autochtones dans ce secteur pendant deux ans. La Fédération des chasseurs et pêcheurs du Québec (FédéCP) n’est pas du tout en accord et craint un précédent.
D’un côté, il y a Lucien Wabanonik, membre du conseil de Lac-Simon, qui parle beaucoup de travail conjoint entre le gouvernement et les communautés autochtones.
« Il y aura des projets économiques pour inclure nos communautés. » – Lucien Wabanonik
Dans le plan de gestion qui sera réalisé conjointement à la suite des études, Lucien Wabanonik précise qu’il y aura des projets reliés à l’emploi. Ceci est à prévoir dans les prochains mois. Avoir des agents de la faune autochtones pourrait, entre autres, faire partie des éléments économiques en question. « Le projet est sur la table », dit-il en mentionnant qu’il considère normal que « ses gens » participent au contrôle et à la gestion dans ce projet.
Collaboration des Anichinabés
Lucien Wabanonik est conscient qu’il y a des « éléments » perturbateurs d’un côté ou de l’autre qui pourraient venir s’interposer pour démontrer leur mécontentement. Il souhaite cependant que tous y voient l’importance de réussir à remettre le cheptel « en santé », car selon lui, cet aspect fait en sorte que tous soient gagnants au bout du compte.
D’ailleurs, note le représentant de Lac-Simon, des Anichinabés ont déjà spécifié que même s’ils en auront le droit, ils n’iront pas chasser l’orignal dans la réserve faunique le temps du moratoire.
Les chasseurs non autochtones déplorent l’entente
Le 1er juin, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FEDECP) a déploré que l’entente de principe entre les communautés anichinabées et Québec implique un moratoire de deux ans sur la chasse à l’orignal dans la réserve faunique La Vérendrye.
« À aucun moment les partenaires fauniques n’ont été invités à participer aux négociations dont ils subissent pourtant les conséquences », mentionne le communiqué. La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune indique pourtant un droit important selon la FédéCP: celui de chasser.
En soulignant que la proportion des orignaux prélevés par les chasseurs non autochtones dans la réserve faunique La Vérendrye ne représente que 3,8% de la population totale, ce qui représente autour de 90 orignaux prélevés par année de 2015 à 2019 sur une population estimée à 2 400 orignaux, la FédéCP souligne que la gestion des populations fauniques doit être basée sur la science et non sur les émotions.
« La baisse de densités d’orignaux dans la dernière décennie est surtout attribuable à l’excédent de la mortalité sur le recrutement annuel (la natalité) et ce ne sont certes pas les chasseurs non autochtones qui en sont la cause » – FédéCP
Mécontante, la FédéCP ajoute que rien n’indique d’ailleurs que les prélèvements à des fins de subsistance autochtone protègent les femelles, pourtant responsables de produire les faons.
Le communiqué stipule aussi que considérant les moyens illégaux utilisés pour demander le moratoire et le faible nombre d’orignaux prélevé par les non autochtones, il est décevant que le moratoire fasse partie de l’entente de principe, d’autant plus qu’il ne s’adresse pas aux chasseurs autochtones. Ces derniers pourront continuer à chasser, y compris le segment femelle de la population. Dans cette circonstance, il est tout à fait inacceptable et illogique que les chiffres de leurs prélèvements ne soient toujours pas transmis, juge la FédéCP.
La FédéCP se demande pourquoi des communautés peuvent s’approprier une ressource faunique par intimidation et barrages illégaux. Dans le cas présent, la FédéCP dénonce le précédent créé alors qu’une décision de gestion de la faune s’est prise en l’absence de données de prélèvement des chasseurs autochtones et en faisant porter le fardeau du moratoire uniquement sur les chasseurs non autochtones.
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